Un guépard peut vivre de 12 à 14 ans en moyenne, soit moins qu'un chat mais
à peu près autant qu'un lion. Le guépard est sensible, un mauvais froid à la
saison des pluies peut leur être fatal.
Photographie d'un des guépards du Zoo de la Palmyre
En hindi, cheetah (nom adopté en anglais) signifie
« tacheté ». La couleur de base des parties supérieures d'un adulte
s'étend du fauve (évidemment !) au beige pâle ou au blanc grisâtre, les
parties inférieures de la robe étant plus pâles, souvent blanches. La fourrure
est parsemée de taches noires, rondes ou ovales, mesurant de deux à quatre
centimètres de diamètre. Seul le blanc de la gorge et de l'abdomen est exempt
de taches. La fourrure est épaisse avec des poils légèrement plus longs sur la
nuque qu'ailleurs. Le dernier tiers de la queue est couronné de quatre à six
anneaux noirs et possède à son extrémité une épaisse touffe blanche. Les anneaux
de la queue sont caractéristiques de chaque guépard et permettent une
identification individuelle.
Lorsqu'un gène récessif particulier, transmis par les deux parents,
s'exprime, il en résulte un motif avec des taches plus grosses et une bande
noire sur le dos se prolongeant de la tête à la queue. On pensait que les
guépards possédant ce gène rare étaient d'une sous-espèce particulière, mais
ils peuvent apparaître dans une portée de guépards normaux.
Le guépard parcourt quelque sept ou huit mètres en une seule foulée et
accomplit quatre foulées à la seconde. Cela en fait le mammifère quadrupède le
plus rapide connu : s'il peut atteindre des vitesses de plus de 110
kilomètres par heure, il ne peut les soutenir que sur moins de 300 mètres.
Les pattes des guépards sont moins arrondies et plus solides que la plupart
des félins ; cela les aide à prendre des virages serrés. Les griffes,
semi-rétractiles, fournissent traction et adhérence lors d'une course et
contribuent ainsi à maintenir les accélérations.
Le guépard royal
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Le guépard royal est parfois considéré comme une sous-espèce (Acinonyx
jubatus rex) qui résulterait d'une mutation récessive. Il se rencontre dans
les zones les plus boisées d'un petit secteur de l’Afrique du Sud. Son pelage
semble lui assurer un excellent camouflage dans le miombo — plateau recouvert
par une forêt caducifoliée entrecoupée de vastes dépressions herbeuses humides
et caractérisé par la prédominance d'arbres des genres Brachystegia,
Julbernardia et Isoberlinia — du Botswana et du Zimbabwe.
Le guépard blanc
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Exceptionnellement pâle, on le trouve dans le désert du Sahara.
Les femelles mettent bas de trois à cinq petits, après une gestation de 90 à
95 jours. Les petits pèsent de 150 à 300 grammes à la naissance. Ils quittent
leur mère entre 13 et 20 mois après la naissance.
Le guépard vit environ sept ans en liberté et entre douze et dix-sept en
captivité.
Contrairement à la plupart des félidés, les femelles adultes n'ont pas
vraiment de territoires et semblent s'éviter. Les mâles forment parfois de
petits groupes, surtout lorsqu'ils sont issus de la même portée.
Son régime alimentaire est carnivore, essentiellement constitué de
mammifères de moins de 40 kg, tels des gazelles, impalas, veaux de gnou ou lièvres.
La technique de chasse du guépard se distingue de la chasse à l’affût
adoptée par la plupart des grands félins : pour attraper sa proie, il
s'approche du troupeau après avoir scruté le terrain depuis une branche d’arbre,
le sommet d’une termitière ou même depuis les toits des voitures. Une fois
qu’il a repéré un animal qui s’est éloigné de son groupe, le guépard s’en approche
patiemment à moins de 50 mètres. Il accélère alors subitement, durant quelques
dizaines de secondes jusqu'à atteindre son exceptionnelle vitesse, qui lui
permet d’attraper des animaux rapides.
Le guépard étant donc à la fois patient et véloce, il a mérité son nom
targui traduit par « celui qui avance lentement ».
Le guépard chasse surtout pendant le jour (début de matinée et fin
d’après-midi), lorsque les autres prédateurs dorment, probablement parce qu’il
se laisse facilement intimider par tous ceux qui veulent lui voler sa
proie ; même les vautours peuvent forcer un guépard à abandonner une
carcasse. C’est pourquoi le guépard tire sa proie à l’abri pour pouvoir la
dévorer en paix. Lorsqu’il est repu, il abandonne les restes aux charognards.
Les guépards des montagnes du Sahara constituent une exception puisque ce sont
des chasseurs nocturnes.
Les guépards sauvages se trouvent en Afrique mais également sur le plateau Iranien
(il en reste moins d'une cinquantaine en Iran).
Dès le IVe millénaire avant Jésus-Christ, les chasseurs de l'Euphrate
ont domestiqué le guépard afin d'en faire un auxiliaire de chasse, tout comme
les Egyptiens le firent deux mille ans plus tard. En Europe, au Xe
siècle, Guillaume le Conquérant appréciait les chasses à coure originales où le
guépard tenait le rôle du lévrier. L'amateur le plus cité reste cependant le
Grand Moghol Akbar qui, au XVIe siècle aurait possédé près de mille
guépards et traité son favori avec les égards dus à un prince. À la manière des
fauconniers, les dresseurs « aveuglaient » le guépard à l'aide d'un
capuchon, ne le libérant qu'à l'approche du gibier. Recouvrant la vue, celui-ci
se ruait instantanément sur cette cible soudaine. Seuls des animaux sauvages
capturés adultes pouvaient êtres dressés. Des populations entières furent ainsi
décimées pour le renouvellement des meutes, ce qui fut l'une des causes
principales de la raréfaction des guépards, attestée dès la fin du XIXe
siècle de la péninsule arabique jusqu'aux Indes, d'où les guépards ont
aujourd'hui disparus. Les rares survivants sur le continent asiatique hantent
une petite zone de l'Iran occidental, vraisemblablement le seul pays ou
l'espèce n'a pas été décimée.
La peau du guépard était autrefois perçue comme symbole de richesse.
Aujourd'hui, le guépard a une importance économique croissante dans l'écotourisme.
On le trouve également dans les zoos. Des bénéfices sont également tirés de la
commercialisation des petits des guépards comme animaux de compagnie. Les
jeunes guépards sont achetés illégalement car les lois interdisent la propriété
individuelle d'animaux sauvages et/ou menacés d'extinction.
Les guépards étaient auparavant chassés car de nombreux agriculteurs
estimaient qu'ils constituaient une menace pour le bétail. L'espèce étant
menacée, de nombreuses campagnes ont été lancées pour tenter de concilier
l'approche des fermiers et le souhait de protection des guépards.
Les gouvernements des pays où le guépard vit en liberté essayent de modifier
l’opinion publique quant au guépard : il n’est pas nuisible si on apprend
à vivre avec lui, sa conservation est nécessaire pour l’équilibre écologique.
En outre, le gouvernement namibien est épaulé par la Cheetah Conservation
Fund (CCF), qui travaille à prévenir les populations et à aider les
fermiers à mieux vivre avec le guépard et ainsi à minimiser leur perte de
bétail.
Les guépards sont inscrits sur la liste IUCN : espèce vulnérable
(sous-espèce africaine menacée, sous-espèce asiatique en situation critique)
ainsi que sur l'US ESA : espèce menacée - Appendice I de la CITES (Convention
on International Trade in Endangered Species). Statut mondial :
Catégorie 3 (A), statut régional : Catégorie 1 (A).
Les estimations de sa population varient de 10 000 à 15 000.
Les guépards ont une variabilité génétique anormalement basse et une
incidence élevée de semence anormale. On pense qu'ils ont subi une période
prolongée de consanguinité.
D'après certains biologistes, les guépards ont atteint un degré de consanguinité
trop élevé pour prospérer. Selon certains chercheurs, ils auraient été victimes
de la dernière ère glaciaire, celle-ci ayant éliminé la majorité des individus
il y a environ 10 000 ans. D'autres contestent cette théorie et affirment que
les véritables responsables du déclin des guépards sont les exploitants
agricoles qui les chassent et empiètent sur leur habitat.
Des propositions diverses ont été avancées pour réintroduire le guépard dans
des réserves sub-sahariennes, par exemple en Israël, Inde, Turkménistan et Ouzbékistan.
La conservation des populations reste toutefois la priorité. De plus, la
réintroduction ne doit pas être sérieusement considérée avant que des
comparaisons génétiques et des évaluations d'impact environnementales n'aient
été effectuées. Enfin, l’accord du conseil de l'IUCN/SSC (l’organisme mondial
spécialiste de la réintroduction) doit être obtenu.
Il est aujourd’hui question de ressusciter le fameux « cheetah »
(guépard indien), disparu depuis 1948. Des généticiens indiens veulent
s’appuyer sur des méthodes de pointe de clonage au Lacones (Laboratoire pour la
conservation des espèces menacées ) : « Si tout se passe bien, nous
pourrons cloner le guépard indien d'ici cinq ans », affirme Laji Singh,
directeur du Centre de biologie cellulaire et moléculaire d'Hyderabad et
principal instigateur du projet. Une banque de gènes, de sperme et d’ovules a
d’ores et déjà été collectée.
Cependant, les chercheurs rencontrent de nombreux obstacles : ils
doivent s’approprier du tissu de guépard iranien qui figure parmi les espèces
les plus menacées de la planète. Conformément à la Convention sur le commerce
international des espèces menacées (CITES), il est illégal d'échanger du
matériel génétique d'espèces menacées à l'état naturel. « Mais si les
animaux sont élevés en captivité, nous avons légalement une bonne chance de les
obtenir », affirme M. Sinha. Le guépard africain semble moins proche mais
pourrait convenir en second recours : les analyses de protéines sanguines
n'ont mis en évidence que des différences minimes entre les diverses
populations de guépards. Les taux d'avortement des embryons clonés étant très
élevés, les biologistes devront disposer d'un nombre suffisant d'ovules.
Au-delà du clonage, les détracteurs du projet s'interrogent sur l'avenir du
guépard : « Supposons que l'on parvienne à cloner le guépard. Très
bien, mais où sont passées les savanes dans lesquelles ils rôdaient
autrefois ? Où trouvera-t-il suffisamment de proies pour
survivre ? » demande Divyabhanu Sinh, auteur de The End of the
Trail. Les détracteurs soulignent également la difficulté à réintroduire
des animaux captifs en milieu naturel. D’autres protestent contre le coût de
l’opération : l’argent devrait d’abord servir à protéger les animaux
menacés. Ainsi, l’idée excitante de revoir le guépard indien entre dans le
cadre d’une grande réflexion sur la réintroduction des espèces disparues.
D’après Rakesh Kalshian (2001), Courrier international, 544, 5 avril.
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