En héraldique, le lion et le léopard désignent le même animal,
mais avec une position de tête différente.
La position du corps n'influe pas sur le nom, mais les deux
« jumeaux » ont des positions préférées : ainsi le lion est « rampant »
(debout), le léopard est « passant » (allongé). La queue du
lion est traditionnellement tournée vers l'intérieur, celle du léopard vers
l'extérieur, le léopard est moins barbu que le lion... mais il semble que tout
cela ne soit que coquetterie d'illustrateurs.
Le « roi des animaux », avec sa réputation de force, de bravoure,
de noblesse, si conforme à l'idéal médiéval, ne pouvait que séduire ceux qui
voulaient se choisir des armoiries. Et de fait le lion et son alter ego
le léopard sont très nombreux, surtout dans la zone anglo-normande (Plantagenêt).
Le succès du lion est la cause de sa propre banalisation, ce qu'illustre bien
le « dicton héraldique » : « qui n'a pas de blason,
porte un lion ».
Ayant perdu sa capacité identitaire, le lion s'est vu attribuer toute une série de caractéristiques pour tenter de la recouvrer. On se trouve face à un nombre impressionnant de lions qui ne diffèrent parfois que par d'infimes détails comme la couleur des griffes, ou la position des pattes (si la patte arrière droite est posée, il est alors « sautant » et non plus « rampant »). On est loin de la règle qui veut que les meubles soient clairement identifiables de loin... mais il est vrai aussi que plus le temps passe, plus leur fonction s'éloigne de la poussière des mêlées...
La position du lion est d’être rampant, ce qui signifie qu'il est dans une
position où il semble gravir une côte (= une rampe). (Sens primitif de ramper,
provenant de l'ancien francique (h)rampon "grimper avec des
griffes"). On trouve souvent une autre explication: le lion ne serait pas
en train de ramper (=grimper), mais en train d’attraper quelque chose avec ses
trois membres levés, en équilibre sur sa patte arrière qui occupe la pointe de
l’écu. Le mot viendrait alors de rapiens, qui a la même racine que rapt.
Cette étymologie longtemps retenue, semble maintenant non fondée.
Autrefois, sur les écus triangulaires, la patte arrière descendait nettement
dans la pointe; mais avec la mode des écus carrés, cette dissymétrie tend à
s'atténuer, voire à disparaître. Le lion rampant tend à être posé sur ses deux
pattes arrières dans les représentations plus modernes, et quand il sert de
petit meuble. Toutefois le lion posé sur ses deux pattes arrière se blasonne
« sautant ».
Le lion est dit léopardé quand il est passant, position du léopard, mais la
tête de profil (contrairement au léopard, qui est de face). « Tranché
d'argent et de sinople, à deux lions léopardés d'or, armés, lampassés et
vilenés de gueules, posés en bande, qui est de Thurgovie ».
Le léopard est le nom donné au lion quand sa tête est de face. La position
du léopard est d'être « passant », c'est-à-dire allongé en appui sur
trois pattes, la droite avant levée. Les léopards sont volontiers répétés deux
ou trois fois. Ils sont normalement placés les uns au-dessus des autres.
« De gueules à trois léopards d’or, qui est d’Angleterre ».
Quand sa tête est présentée de face, on parle de léopard, et sa position est alors d’être passant. Le léopard rampant (c’est à dire regardant de face, mais en position dressée) s’appelle léopard lionné. « De gueules à un léopard lionné d’or, qui est du Rouergue ».
Lampassé
La couleur de la langue est
différente de celle du corps.
Armé
La couleur des griffes est différente de celle du corps.
Vilené
La couleur du sexe est différente
de celle du corps.
d'azur au lion d'or, lampassé,
armé et vilené de gueules, surmonté d'une couronne d'argent
Éviré
Pour un lion dont on ne distingue
pas le sexe (caractère infamant, extrêmement rare)
Morné
Pour un lion sans griffes, ni
langue, ni dents (ni queue selon certains auteurs).
d'or au lion morné de sable
(Vicomté de Léon)
Fier
Pour un lion dont le poil est
hérissé (ce qui est très rare).
Lion issant
demi-lion sortant d’une ligne de
partition, ou d’un meuble, voire d’une pièce ou du champ.
de gueules à un pont d'or sur
une rivière d'azur, un lion d’or issant du tablier du pont (qui est du Banat)
La queue du lion est aussi à l’origine de nombreuses variantes. Dans son
dessin traditionnel, elle est recourbée en un crochet vers le bas, côté tête,
et présente un renflement à mi-longueur. Le dessin moderne tend au contraire à
recourber la queue côté extérieur, comme celle du léopard.
Queue nouée
Queue fourchue
Double queue, les deux parties
passées en sautoir
de gueules, au lion d'argent à
la queue fourchée et passée en sautoir, couronné, armé et lampassé d'or (Bohême)
Lion couard
À la queue entre les jambes.
Lion diffamé
Dépourvu de queue.
Lionceau
Le lion en nombre (au moins
trois) devient un lionceau.
De gueules à trois lionceaux
d'or armés, lampassés et couronnés d'azur (Périgord)
Lionne
La lionne est un lion privé de ses attributs masculins : crinière, poils sur les pattes, et bien entendu verge.
Panthère
La panthère au naturel a les
mêmes traits que la lionne, mais se distingue par de petites taches sur son
pelage.
d’azur à une panthère au
naturel (Lucques)
Griffon
Le lion est classé comme figure héraldique naturelle (même quand il a deux
queues) mais se retrouve très fréquemment comme composant de figure
héraldique imaginaire, en particulier dans la chimère, ou le griffon (où il
s'« hybride » avec l'aigle, sa plus redoutable concurrente
héraldique !)
Chimère
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