Régime Pinochet
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: Régime militaire de Pinochet (1973-1990)
Le 11 septembre 1973, un coup d’État mené par le général Augusto Pinochet,
avec le soutien de la CIA[17], renverse Salvador Allende, mort
par balles (suicide) dans le palais de la Moneda.
Les opposants sont arrêtés, torturés, déportés ou exécutés alors que les
démocrates chrétiens et les conservateurs, soulagés par le coup d’État,
espèrent récupérer le pouvoir. Mais la junte militaire, dirigée par le général
Pinochet, le conserve jusqu’en 1990, imposant une dictature. Le cinéaste Chris
Marker a filmé l’accueil des réfugiés (certains ayant été frappés) à
l’ambassade de France juste après le coup d’État. Un membre d’un parti de
gauche est abattu sans sommation à la porte de l’ambassade. Le film tourné en Super
8 s’intitule L’ambassade (1973, 20 minutes).
Augusto Pinochet lors d’un défilé militaire.
Cette junte est composée des commandants en chef des trois armées et du chef
de la police. Elle dissout le congrès national, les conseils municipaux, les
syndicats et les partis politiques. La liberté de la presse est abolie, le couvre-feu
instauré. Tout ce qui est littérature de gauche est interdit.
Certes moins sanglante que chez ses voisins, la dictature du général
Pinochet est responsable de la mort ou de la disparition de 2279 personnes [18]publié
en 1990 (par comparaison, la dernière dictature argentine est responsable de
trente mille mort en sept ans) ainsi que de l’emprisonnement de plus de
100 000 personnes. Le rapport dénombra que, sur un million d’exilés durant
cette période, il y avait 160 000 exilés politiques[19].
En 1977, Pinochet confie l’économie du pays aux théoriciens de l’école de Chicago,
les Chicago boys (adeptes de Milton Friedman)[20] [21].
Pendant cinq ans, la croissance atteint 8 % par an alors que le taux
d’analphabétisation régresse et que l’espérance de vie passe de 63,6 ans en
1975 à 74,4 ans en 1990 (période appelée le Miracle chilien).
Dans le domaine géopolitique en 1978, le Chili et l’Argentine s’affrontent
dans le Conflit du Beagle pour prendre possession de quelques petites îles
australes. Ce conflit a failli provoquer une guerre entre les deux pays, mais
le pape Jean Paul II a calmé les ardeurs des gouverneurs.
Bulletin argentin sur le référendum de 1984 pour régler le
problème du canal du Beagle.
Au début du gouvernement militaire, le général Leigh pose le problème qu’il
est nécessaire d’établir une nouvelle Constitution remplaçant la Constitution
de 1925 qui selon (selon Leigh) a apporté la crise institutionnelle. La Comission
Ortúzar est chargée de mettre en place une nouvelle constitution, présidée par
le juriste Enrique Ortúzar et Jaime Guzmán. En 1978, Pinochet ordonne que ce
projet de constitution soit donné au Conseil d’État du Chili, qui va rédiger la
constitution. Pour faire approuver par le peuple la constitution, Pinochet
organise un plébiscite qui a lieu le 11 septembre 1980. Il n’a eu aucune
opposition dans cette pseudo-démocratie. Eduardo Frei Montalva recommande de
voter Non, à ce plébiciste car sa confiance envers Pinochet s’est vite dégradée
en voyant qu’il est resté en place au pouvoir. Il n’y a pas eu de registres
électoraux ni même de tribunaux électoraux. Le plébiciste donne 67%[22] pour le
Oui, un résultat plus élevé que dans la réalité selon certains dires. Cependant
il y a eu beaucoup d’irrégularités qui n’ont pas été entendues, comme par
exemple les votes blancs ont été pris en compte comme Oui. Les militaires
restent au pouvoir pendant encore huit ans conformement à la Constitution.
La constitution de 1980 met en place diverses règles et institutions qui
seront en place lors du retour à la démocratie. Tout d’abord, il y a la
diminution du pouvoir du Congrès et l’établissement d’un Tribunal
Constitutionnel qui contrôlera toute nouvelle proposition de loi. Il y a aussi
la fondation du Conseil de Sécurité National, présidé par le président de la
République.
Dans cette constitution, on peut noter une part relativement keynésienne car
l’on considère que l’État doit agir dans l’économie, le social et la culture.
Pour ce qui est du domaine purement politique, il y a le remplacement du
système de proportionel par le système binominal lors des élections et
l’établissement d’un second tour dans les élections présidentielles quand
personne n’a atteint la majorité absolue. La durée du mandat présidentiel est
de huit ans (il changera par la suite à six puis quatre ans ). Pinochet garde
le pouvoir pendant encore huit ans. Après cette période un candidat (qui serait
Pinochet) appelle à un nouveau mandat de huit ans, si le peuple refuse il
gouverne encore un an puis on met en place des élections démocratiques l’année
suivante.
La crise économique qui se produit en 1982 (l'inflation était de 9,9% en
1982 [23]) génère
une série de protestations de la population contre le néolibéralisme et le
régime politique. En 1985, l’économie du pays revient au vert. Cette période
est appelée comme le Second Miracle. Il est nommé ainsi à cause des privatisations
de la plupart des entreprises publiques et la baisse des dépenses publiques.
Ceci a pour conséquence de voir une augmentation de la pauvreté et le
creusement de l’écart entre les plus riches et les plus pauvres.
En 1988, il demande la prolongation de son mandat par référendum mais
n’obtient que 44,01 % d’approbation contre 55,99 % qui demandent son départ et
la fin de la dictature[24][25][26][27]. Il organise alors une transition
en douceur lui garantissant une immunité constitutionnelle.
Voir aussi: Augusto Pinochet, Opération Condor.
Ricardo Lagos et Michelle Bachelet en mars 2006.
Après la défaite d’Augusto Pinochet lors du plébiscite 1988 , la
constitution a été amendée pour provoquer des élections, élire de nouveaux
sénateurs, diminuer le rôle du Conseil de Sécurité Nationale et mettre autant
de membres civils que de militaires (soit quatre membres chacun). Beaucoup de
politiciens chiliens considère ce Conseil de Sécurité comme des restes du
régime autoritaire. Tout est fait pour réformer la constitution.
En décembre 1989 a lieu le premier tour des élections présidentielles qui
est le point de départ du régime démocratique. Le démocrate chrétien Patricio
Aylwin, candidat de la Concertación (regroupant le Parti Democrate chrétien, le
parti socialiste, le Parti pour la Démocratie, et le parti radical social
democrate), affronte Hernán Büchi, candidat de la coalition Alianza por Chile (
regroupant l’Union démocrate Indépendente et la Rénovation nationale). En
février 1991, la commission Vérité et Réconciliation, établit un an auparavant
par Aylwin, informe sur les violations des Droits de l’Homme effectués durant
le régime militaire.
Le 11 mars 1990, suite à des élections démocratiques, il cède son poste de
président de la république au démocrate chrétien Patricio Aylwin, élu à la tête
d’une coalition — la Concertación — englobant les héritiers du socialisme
d’Allende. Pinochet demeure encore sept ans chef des armées.
Alywin, doit remettre en place la démocratie, établir une nouvelle politique
nationale, maintenir la bonne santé économique du pays (sans mettre en cause le
néolibéralisme instauré sous Pinochet), réduire de façon importante la pauvreté
. Enfin, le fait le plus important pour les chiliens, l’armée doit reconnaître
les violations des Droits de l’Homme commis pendant la dictature.
Le 11 mars 1994, Eduardo Frei Ruiz-Tagle devient président de la République.
Il est élu grâce à la coalition de la Concertación. Son gouvernement qui
dure six ans, se caractérise par la bonne santé économique du Chili grâce à
l’ouverture du marché chilien à l’étranger (les années 1990-1997 ont connu une
croissance annuelle du PIB de l’ordre de 7%). Cependant à la fin de son mandat,
une nouvelle crise économique effecte le pays. En 1999, le PIB du Chili
régresse même de 0,3% à cause des conséquences de la crise asiatique.
En octobre 1998, retraité et sénateur à vie, Pinochet est arrêté à Londres
suite à un mandat d’arrêt du juge espagnol Baltasar Garzón, et mis en résidence
surveillée[28]. Ce
problème à pour conséquence de raviver les tensions entre les différences
partis politiques du pays.
Après des élections assez difficile, Ricardo Lagos devient président en mars
2000 (en étant le troisième président de la Concertación et le premier
président socialiste depuis Salvador Allende)dans un climat économique
relativement mauvais. Lagos devient populaire car il remêt l’économie au vert,
met en place de nombreuses réformes comme l’école gratuite et obligatoire
jusqu’à 18 ans, légalise le divorce et l’avortement en 2004. De plus Lagos
signe de nombreux traités de libre échange avec l’UE, les États-Unis[29] entre
autres.
De retour au Chili presque deux ans plus tard (en mars 2000), le général
Pinochet est accueilli par une centaine de milliers de ses partisans alors que
des procédures judiciaires sont engagées contre lui.
En 2004, la cour d’appel de Santiago lève l’immunité constitutionnelle
d’Augusto Pinochet pour ses responsabilités dans l’opération Condor, un plan
des dictatures sud-américaines des années 1970 pour éliminer leurs opposants.
En juin 2005, il est finalement relaxé par la cour d’appel. Les recours déposés
par les familles de victimes sont jugés « irrecevables». Cette relaxe est
confirmée définitivement le 15 septembre 2005 par la Cour suprême.
Michelle Bachelet présidente du Chili depuis le 4 mars 2006.
Le 15 janvier 2006, Michelle Bachelet est élue au second tour avec 53,5% des
sondages . Elle prend le poste de présidente de la République le 11 mars 2006.
Elle devient ainsi la première femme dans l’histoire du Chili à devenir
présidente. Son gouvernement se caractérise par une parité homme/femme.
C’est dans une affaire de fraude fiscale que l’immunité de Pinochet est
encore levée par cette même cour d’appel de Santiago (cette décision est en
attente de validation par la Cour suprême) ainsi que dans le cadre de l’enquête
sur l’opération Colombo pour laquelle il aurait couvert l’exécution de 119
membres du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR) chilien en 1975. Ces
levées d’immunité ne signifient pas l’inculpation du général Pinochet car des
examens médicaux doivent encore avoir lieu avant son éventuel interrogatoire,
dans le but de déterminer si sa condition physique lui permet d’affronter un
procès. Le cas échéant, il restera à enregistrer sa déclaration et examiner
l’existence de preuves le reliant aux crimes ou aux délits afin d’envisager son
éventuelle inculpation. Le 10 décembre 2006 à 14h15 (heure locale), le général Pinochet
meurt des suites d’une crise cardiaque à l’hôpital militaire de Santiago du
Chili, échappant ainsi définitivement à tout procès.
Comme le précise la Constitution politique de 1980, le Chili est un État
unitaire, avec un territoire divisé en 13 régions. La nation possède la
souveraineté du pouvoir, qui s’exerce à travers l’élection des représentants
par suffrage universel ou par referendum. Le système politique du Chili est la démocratie
républicaine. Les 3 pouvoirs sont séparés selon la Constitution de 1980, avec
par exemple le tribunal constitutionnel, la banque centrale, le Conseil de
sécurité national... Le président de la république possède d’importants
pouvoirs, comme de désigner des sénateurs, de nommer les ministres ou de
déclarer l’état de guerre. En vertu de la Constitution politique de 1980,
l’État chilien est divisé entre les trois pouvoirs classiques[30] :
Palais de La Moneda, le palais présidentiel.
Depuis 1990, le pays connaît une vie démocratique après une interruption de
dix-sept ans de dictature militaire. Actuellement, la présidente est Michelle
Bachelet, socialiste, chef d’une coalition de partis de centre et de gauche
appelée Concertación, qui regroupe la Démocratie chrétienne (DC), le Parti
socialiste (PS), le Parti radical social démocrate (PRSD) et le Parti pour la
démocratie (PPD).
Il existe une opposition de droite constituée par deux partis :
Renovación Nacional (RN), plus libéral ; et l’Unión Demócrata
Independiente (UDI), plus conservateur. Ces deux partis forment l’ Alliance
pour le Chili. Il y a également une opposition de gauche qui associe le Parti
communiste (PC) et des partis humanistes et écologistes, qui n’ont pas de
représentation au Congrès.
Les principaux blocs politiques se sont constitués au milieu des années 1980,
pour défendre ou lutter contre le régime militaire d’Augusto Pinochet, et sont
devenus officiels par le référendum de 1988 qui a mis fin à la dictature.
L’année suivante, chaque bloc a conservé son unité afin d’aborder l’élection
présidentielle et chaque coalition a présenté un candidat. Depuis alors, malgré
les problèmes qui surgissent de temps en temps à l’intérieur des blocs, le
panorama politique n’a pas beaucoup changé.
La présidente Bachelet est le quatrième gouvernement consécutif de la Concertación,
après la victoire de la coalition lors des élections de 1989.
Le 11 décembre 2005, la socialiste et candidate de la Concertación Michelle
Bachelet est arrivé en tête du premier tour de la présidentielle avec près de
45,87 % des voix devant le candidat du parti de la Rénovation nationale, Sebastián
Piñera (25,48 %), celui de l’Union démocrate indépendante et ancien maire de
Santiago, Joaquín Lavín (23,25 %) des voix et celui de l’extrême-gauche, Tomas
Hirsch (5,37 %).
Bachelet a affronté le 15 janvier Sebastian Piñera alors que le rapport
gauche-droite reste aussi serré qu’en 1999 (51 % pour la totalité de la gauche
contre 49 % pour la totalité de la droite).
Les électeurs ont aussi élu cent vingt députés et vingt sénateurs sur
trente-huit sièges, supprimant au passage les postes de sénateurs à vie créés
par le général Pinochet. La Concertation a remporté plus de 51 % des sièges de
députés et 57 % des sièges de sénateurs, s’assurant la majorité dans les deux
chambres.
Il faut ajouter que les réformes les plus profondes à la Constitution de
1980 ont été récemment promulguées (en septembre 2005), ce qui est considéré
par certains comme la fin de la transition vers la démocratie. Ces réformes
perfectionnent la Constitution en supprimant les dits « verrouillages
autoritaires », laissés par Pinochet. Quelques réformes sont mises en
place :
Une autre modification concerne également la possibilité aux enfants de
Chiliens (de ceux qui sont nés au Chili et donc Chiliens par le passeport)
d’obtenir la nationalité (avoir non plus un titre de voyage mais un véritable
passeport chilien), mais pas la citoyenneté (donc la possibilité de voter en
cas d’élections). Il faut également tenir compte du fait que, à ce jour,
plusieurs dizaines de milliers d’enfants de Chiliens n’étaient jusqu’àlors
considérés que comme des non nationaux (reconnus dans certains pays comme
apatrides). Dans les projets encore en cours, le droit de vote pour les
Chiliens résidant à l’étranger en fait partie.
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