Il se nourrit de poissons, de seiches, de crustacés et de mollusques.
L'attitude sociale des manchots est très développée : le manchot est un
animal grégaire. On a remarqué que les manchots se groupent pendant les
tempêtes afin de se protéger mutuellement. Comme les oiseaux situés à la
périphérie sont très exposés au vent, ils se relaient à cette position en se
déplaçant continuellement les uns par rapport aux autres. Ce regroupement en
mouvement est appelé « tortue », car elle rappelle la célèbre
formation défensive romaine. En effet, même le manchot empereur, très tolérant
aux températures basses de l'Antarctique, ne survivrait pas s'il se retrouvait
isolé dans la tempête.
Petit Manchot Empereur
Pendant la saison de reproduction, les manchots se rassemblent en immenses
colonies - plusieurs milliers de couples - sur des côtes désertes et escarpées.
Ces colonies contiennent parfois différentes espèces de manchots, mais qui sont
alors assez nettement séparées. Leurs sites de nidification peuvent être très
difficiles d'accès, et éloignés de plusieurs kilomètres de l'océan. Les
différentes espèces n'ont pas les mêmes nids. Certains creusent la glace ou les
cailloux pour former un terrier bien protégé, tel le manchot de Humboldt et
celui du Cap, d'autres forment un nid à l'aide de brindilles, à l'air libre,
tel le manchot d'Adélie. Enfin, les manchots royaux et empereurs gardent leur
unique œuf sur leurs pattes. De 30 à 50 jours sont nécessaires à
l'éclosion.
À la naissance, les petits sont recouverts d'un duvet gris. Les parents vont
alors en mer pour chercher de la nourriture et la régurgitent pour leur petit.
Lorsque le duvet tombe, le petit s'aventure en mer et doit, dès lors, se
nourrir seul.
En premier lieu, l'homme, les manchots ayant été très appréciés pour leur
huile. Cependant, l'Antarctique a été une barrière, tant géographique
qu'environnementale, à leur trop grande chasse. Les prédateurs naturels du
manchot sont principalement les phoques léopards, et les épaulards. De plus il
faut citer les labbes, les pétrels géants et les skuas qui s'attaquent aux
petits et aux œufs.
On confond souvent les manchots avec les pingouins, en raison de leurs
ressemblances. Cependant ces deux sortes d'oiseaux n'ont aucune parenté :
le manchot appartient aux Sphenisciformes, tandis que le pingouin appartient
aux Charadriiformes. En outre, le premier vit dans l'hémisphère sud, et le
second dans l'hémisphère nord — et peut voler.
L'anglais participe à cette confusion : manchot se traduit par penguin,
et pingouin, par auk. Beaucoup d'autres langues ont suivi
l'exemple anglais. Selon le Dictionnaire historique de la langue française
de Robert, le mot pingouin est emprunté au néerlandais pinguin
(en 1598), lui-même d'origine obscure, bien qu'on l'ait rapproché du mot latin pinguis
qui signifie « gras ». Le dictionnaire étymologique de l'afrikaans, Etimologiesewoordeboek
van afrikaans, prétend que le mot sera emprunté au portugais. Dans le cas
de l'anglais, on a également rapproché le mot du gallois « pen
gwyn », « tête blanche », nom donné par les Gallois au grand
pingouin, espèce maintenant disparue sans qu'on puisse en être sûr. Les marins
anglais ont confondu les deux types d'oiseaux. C'est l'Académie des sciences
qui, lors d'un vote très serré (à une voix près), a préféré le nom de manchot à
celui de pingouin. Le terme de « manchot » serait dû à l'ornithologue
Brisson qui utilisa le latin mancus (estropié) en référence à leurs
ailes réduites.