Une espèce est ovipare lorsque les femelles pondent des œufs fécondés
dont la croissance embryonnaire se terminera hors de l'organisme maternel.
Cette stratégie de reproduction est appelé l'oviparité. Elle se distingue en
cela de l'ovoviviparité et de la viviparité.
Selon les espèces, les œufs sont pondus sur terre (enterrés ou non), dans
les arbres ou dans l'eau.
Les œufs sont souvent abandonnés dès la ponte lorsque l'espèce est poïkilotherme
(c'est le cas pour les reptiles par exemple), mais peuvent également être couvés
afin de les garder au chaud lorsque l'espèce est homéotherme, (les oiseaux
couvent leurs œufs)
La période de croissance embryonnaire dans l'œuf s'appelle la période d'incubation.
Vient ensuite le moment de l'éclosion, lorsque le petit sort de son œuf.
L'éclosion dure parfois plusieurs heures, voire plusieurs jours. L'œuf contient
à une extrémité une poche d'air qui s'est constituée lentement par porosité de
la coquille au cours de l'incubation. Généralement le jeune animal parvenu à
terme perce la fine membrane qui le sépare de cette poche d'air. Le volume
d'air contenu dans cette poche est suffisant pour assurer une réserve d'oxygène
permettant à un petit animal en bonne santé d'avoir le temps de percer ensuite
la coquille après avoir percé la membrane.
A la fin de la croissance embryonnaire, les oiseaux ont acquis un bec
suffisamment solide pour percer la coquille. D'autres animaux, tels que les reptiles
par exemple, ne disposent pas de bec corné. La nature les dote d'une minuscule
excroissance cornée très blanche, appelée le "diamant", qui leur
permettra de briser la coquille. Ce "diamant", qu'on appelle aussi
parfois une "dent", disparaîtra naturellement par érosion au cours
des premiers jours de la vie de l'animal.
Une fois la coquille percée, l'air provenant de l'extérieur (parfois très
ténu si le nid se trouve en milieu souterrain) s'engouffre dans le volume
entier de l'œuf, permettant au jeune animal de redoubler de forces pour finir
de s'extraire de son milieu embryonnaire et trouver la liberté.
La réserve d'oxygène contenue dans la poche est, comme on l'a dit,
suffisante pour permettre à un jeune animal en bonne santé de trouver le temps
de percer la coquille externe, quand bien même cela durerait trois ou quatre
jours de travail chez certaines espèces. Si l'animal ne réussit pas à percer la
coquille il périra par manque d'oxygène dans son œuf. Mais il ne faut pas venir
en aide à un animal qui tarde à percer la coquille. Si sa constitution est trop
faible il est préférable, pour la perpétuation de son espèce, qu'il ne sorte
pas de son œuf. Car l'individu restera de constitution faible en grandissant,
l'étape de l'incubation, initiale dans le processus de la vie, étant
primordiale dans la formation de l'individu pour tout le reste de son
existence. La mort de cet individu trop faible est donc préférable pour la
pérennité de l'espèce et la transmission de gènes résistants aux facteurs
perturbateurs environnementaux et aux multiples germes pathogènes qu'il
rencontrera durant sa vie.
Une fois l'extraction de l'œuf terminée, pour de nombreuses espèces le
chemin vers la liberté n'est pas encore terminé. Parfois c'est le plus dur qui
reste maintenant à faire... En effet, certaines espèces nécessitent que
l'incubation se fasse dix à vingt centimètres sous terre, la mère ayant creusé
un nid de ponte dans le sol pour protéger les œufs des prédateurs et des
intempéries ou des températures diurnes. L'individu nouvellement né devra alors
maintenant s'extraire de ce nid. Les intempéries fines et tièdes d'été et de
début d'automne sont généralement profitables car elle ameublissent le sol et
favorisent la remontée des jeunes vers l'air libre. Les ouvertures de nid au
niveau du sol par les juvéniles suivent généralement de quelques heures un
orage d'été. Pendant la durée de vie dans le nid leur source d'alimentation est
très souvent... leur ancienne coquille, celle-ci étant une très riche source de
sels minéraux.
Pour d'autres espèces, notamment les tortues marines, cette étape n'est pas
encore la dernière. Elle n'est même que la fin de la partie la plus tranquille.
Il faudra à l'individu sorti du nid trouver encore des forces suffisantes pour
courir le plus vite possible vers la mer. Une grande partie de ces juvéniles
sera déjà la proie de deux prédateurs : les oiseaux et les crabes, et
parfois… d'autres reptiles. Une fois la mer atteinte, le risque de prédation
n'est pas terminé, car les oiseaux marins plongent pour continuer leur
prédation. Et aux crabes se substituent maintenant les poissons de taille
suffisante pour se nourrir de ces très jeunes proies. Cette première course
vers la vie ne se termine que lorsque le jeune animal a franchi plusieurs
centaines de mètres et est descendu assez profondément dans la mer pour fuir le
risque principal constitué par les oiseaux. C'est enfin le moment du repos très
mérité et de la recherche des premiers repas. Et commence désormais la grande
aventure qui durera plusieurs dizaines d'années, parfois plus d'un siècle. Une
longue aventure au cours de laquelle l'animal perpétuera plusieurs l'espèce à
son tour…
Les animaux ovipares terrestres ne sont pas plus à l'abri des dangers à leur
naissance que les animaux ovipares marins. Même dans le milieu terrestre ou le
long des rivages d'étangs et de rivières, les prédateurs sont nombreux pour le
jeune individu à la découverte de la vie depuis seulement quelques minutes ou
quelques heures. Certains prédateurs au flair particulièrement développé
n'attendent pas l'éclosion et creusent la terre pour mettre les nids à l'air
libre et se nourrir immédiatement des œufs.
La vie est un danger perpétuel… avant même la naissance.
L'oviparité est utilisée par de nombreux animaux, incluant tous les oiseaux,
de nombreux amphibiens, d'insectes et arachnides, beaucoup de reptile, de poissons
et les monotrèmes.
Wikipedia
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