Le pigeon fait partie des espèces qui semblent avoir co-évolué avec l'Homme
depuis la préhistoire. Il est difficile de connaître la densité de la
population colombine préhistorique, mais on sait que le cousin nord américain
du pigeon européen, le pigeon migrateur américain a constitué jusqu'au XVIIIe siècle
d'immenses populations en Amérique du Nord où il n'était que peu chassé par les
amérindiens. Ses vols obscurcissaient le soleil, selon les chroniqueurs.
Lorsque sa chasse se développa, facilement puisqu'il n'était que peu craintif
de l'Homme, ce sont des trains entiers de cadavres de pigeons sauvages qui
étaient alors envoyés dans les grandes villes, jusqu'à son extinction relativement
brutale à la fin du XIXe siècle.
Les colombiers de l'époque romaine, cités par Pline l'Ancien dans son Histoire
Naturelle ont pour l'essentiel disparu, mais les colombiers européens
construits du Moyen Âge au XIXe siècle constituent encore à eux
seuls un patrimoine architectural, d'une variété de formes et de décorations
qui n'a pas d'équivalent pour les basse-cours ou autres bâtiments d'élevage,
hormis les écuries.
Le pigeon a en effet connu d'importantes fonctions commerciales et
militaires, jouant jusqu'en 1918 un rôle important, voire essentiel pour la
transmission des messages stratégiques. Il semble d'ailleurs que les Chinois,
les Égyptiens, les Perses, et les Grecs aient très tôt appris à profiter de
l'instinct remarquable qui ramène au pigeonnier le pigeon domestiqué. Les pigeons
voyageurs sont ainsi devenus vecteurs et porteurs d'importants messages qui ont
changé le cours de campagnes militaires, d'histoires d'amour ou du pouvoir et
des complots. Ils ont aussi été utilisé pour le commerce et pour la spéculation
financière.
Des esclaves ou serviteurs, puis des soldats spécialisés ont été affectés à
l'élevage, aux soins et au transport des pigeons messagers. Pour abriter et
élever ses pigeons, l'empire romain a construit de nombreux et énormes
pigeonniers pouvant abriter 4 000 à 5 000 pigeons chacun. Les
messages pouvaient être codés, ou c'est simplement le pigeon qui pouvait porter
un objet (ruban coloré) ou être lui-même teint pour annoncer une nouvelle. Au
siège de Modène par Marc Antoine, en 43 avant J.-C., le consul Hirtius est
réputé pour avoir fait parvenir à Decimus Brutus, commandant de la ville, un
message attaché au cou d'un pigeon auquel Decimus Brutus a répondu par un
message attaché à la patte d'un autre pigeon. Pline l'Ancien dans son Histoire
Naturelle évoque la moindre utilité des remparts, sentinelles et sièges
alors qu'on « peut faire parvenir des nouvelles à
travers l'espace ».
Les croisés ont voyagé avec un véritable service rapide, aéropostal avant
l'heure, assuré par des pigeons. Les pirates et corsaires en auraient utilisés.
Une difficulté du système est qu'il faut posséder des pigeons élevés dans le
pigeonnier du destinataire. Il peut également arriver que le pigeon meure en
route, éventuellement sous les serre du faucon dressé à la chasse, c'est
pourquoi les messages importants étaient envoyés en plusieurs copies par
différentes pigeons.
Après les pigeons de la guerre de 1870, le pigeon de 1914-1918 a encore joué
une fonction importante, mais qui s'est presque éteinte avec le développement
des transmissions par voies électriques (télégraphe, téléphone) puis hertziennes
ou mixtes, liées au réseau Internet ou au téléphone portable. Néanmoins on peut
citer le « Project Pigeon » (Projet Pigeon) qui lors de la
Seconde Guerre mondiale, était destiné à utiliser des pigeons dressés pour
guider un missile. De nombreuses armées entretiennent toujours un petit nombre
de pigeons voyageurs, qui servent aussi parfois au sauvetage (en mer par
exemple).
Lors de la révolution industrielle, il est au XIXe siècle
devenu un animal de concours choyé par de nombreuses associations colombophiles
(environ 10 000 adhérents pour la seule région Nord-Pas-de-Calais en France
à la fin du XXe siècle siècle, et autant de
l'autre côté de la frontière).
Des pigeonniers militaires, seigneuriaux ou d'abbayes, puis des élevages amateurs, en particulier de pigeons voyageurs, le pigeon a colonisé les villes. Il y est maintenant un hôte caractéristique, et ses populations denses et sédentarisées posent parfois problème. Commensal de l'Homme, il doit depuis quelques décennies affronter la concurrence croissante des étourneaux sansonnets et des laridés (mouettes, goélands…) qui ne partagent cependant pas tout à fait sa niche écologique.
Espèces
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Les pigeons de ville sont pour la plupart des pigeons bisets, (90 % à Paris)
les autres espèces étant le pigeon ramier et le pigeon colombin. On trouve
aussi de plus en plus la tourterelle turque, plutôt dans les parcs, et en
milieu semi-urbain ou péri-urbain, ce dernier n'est pas classé comme nuisible.
Les pigeons bisets nichent dans des cavités de bâtiments. Leurs populations
sont issus principalement sinon exclusivement d'animaux d'élevage ayant échappé
au contrôle de l'Homme (phénomène de marronnage). Ceci est mis en évidence par
leur phénotypes variés qui reflètent fréquemment des caractères sélectionnés
chez certaines races domestiques (coloris blanc, roux, pigeon cravaté…).
Certains sujets montrent cependant un phénotype tout à fait sauvage.
Les autres espèces sont issues de population sauvages qui ont colonisé le
milieu urbain.
Le pigeon ramier est de plus grande taille, ne se déplace pas en groupe et niche dans les arbres des parcs et jardins.
Perception par les
citadins]
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Les pigeons des ville sont diversement appréciés. Leur présence ancienne
fait qu'ils font souvent partie de la tradition d'un lieu, comme la place
Saint-Marc à Venise. Un certain nombre d'habitants y sont attachés, prennent
plaisir à les nourrir ou à les observer, tandis que d'autres développent une
aversion voire une phobie à leur égard.
La montée du risque pandémique lié au virus H5N1 de la grippe aviaire de 2003
à 2006 a justifié dans de nombreux pays une interdiction de nourrir les
pigeons. En Indonésie, après des épisodes de mortalité de pigeons, certains
groupes de pigeons ont été abattus et brûlés. Sachant qu'un oiseau malade peut
contaminer par ses excréments et son sang, les tirer au fusil n'était
probablement pas la meilleure solution. Il aurait mieux fallu les piéger ou les
endormir avec des appâts traités. En France en 2005, les rassemblement
d'oiseaux ou leur vol en liberté ont été interdits, avec certaines dérogation
pour les pigeons. Certaines métropoles interdisent de nourrir les pigeons, sauf
en cas d'élevage.
Nuisances]
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Pigeons de ville à Bangkok
Le pigeon de ville et principalement le biset (100 000 à Paris),
est responsable de nombreux maux et nuisances :
Contrôle de la
population
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Diverses méthodes de contrôle de sa population sont utilisées en
ville :
Wikipedia
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Pigeon&action=history
http://www.gnu.org/copyleft/fdl.html