La chasse à la palombe est une redoutable activité pour les pigeons
ramiers migrateurs. Elle se pratique suivant des modes diversifiés dans le
Sud-Ouest de la France et sous forme de tir au vol, "tir au pigeon",
sur de nombreux cols du sud de la France et du nord de l'Espagne.
Le tir en plaine et la chasse à l'aide de filets demandent une longue
préparation et connaissent leur aboutissement à l'automne quand les palombes
migrent des pays nordiques vers la péninsule ibérique.
Les Pyrénées représentent une barrière difficilement franchissable, aussi
les passages sont-ils connus et ces sites sont intensivement exploités.
Les pigeons ramiers (palombes) s'arrêtent principalement dans les Landes, le
Gers, les forêts des Pyrénées, où ils se reposent, où ils se nourrissent de
glands, de maïs…
Il existe six modes de chasse s'exerçant aujourd'hui sur les pigeons ramiers
migrateurs.
Les palombières au
sol
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Chasse aussi dite : "de type landais".
Le principe de cette chasse est immuable : il s'agit en manœuvrant des
appeaux (ou appelants) d'attirer les vols de passage pour les faire se poser
d'abord sur les arbres de la palombière, et ensuite de faire descendre au sol
les oiseaux pour les capturer vivants au filet. Le but est donc d'imiter avec
ces appeaux, qui sont des pigeons domestiques ou des palombes, des oiseaux en
train de se poser, de se restaurer ou de se reposer dans le bois. On trouvera
en général ces installations dans des bois à dominance de pins.
Ce type de palombière est habituellement rencontré dans les Landes, mais
aussi en Gironde, dans le Gers et le Lot-et-Garonne. Il n'y a que dans ces
départements qu'il est autorisé d'installer des filets au sol. Dans les autres
départements, et si la configuration du bois s'y prête, on pourra trouver des
palombières au sol mais sans filets. Dans ce cas les chasseurs tirent
simplement au fusil les palombes lorsqu'elles sont posées sur les arbres.
Les chasseurs sont donc cachés dans une cabane d'où ils manœuvrent des
mécaniques. Cette cabane est au sol, d'une taille plus ou moins importante et
très bien camouflée. La taille de cette cabane et des installations associées
est très variable et peut aller d'une dizaine d'appeaux avec ou sans sol, à une
cinquantaine d'appeaux, plusieurs sols et quelques kilomètres de couloirs
camouflés qui permettent aux chasseurs de se déplacer dans la forêt sans être
vus. Mais les meilleurs rendements ne correspondent pas toujours aux
installations les plus importantes…
Les modèles de cabane évoluent en fonction des régions mais aussi
techniquement pour pouvoir s'adapter en permanence aux "caprices" des
oiseaux.
On présentera ici l'ensemble des éléments composants la palombière, sachant
que bien sûr certaines installations ne comporteront pas exactement tous ces
éléments.
Autrefois, on se rendait à la palombière en vélo ou à pied. Maintenant, il
n'est pas rare de trouver des palombières équipées d'un garage 1 place, voire 2
places, pour camoufler le ou les véhicules. Ce garage peut être construit soit
à quelques centaines de mètres de la palombière, soit directement à côté de
celle-ci, rendant l'accès encore plus pratique et rapide.
Ce garage est utilisé par les chasseurs eux-mêmes mais aussi par les
visiteurs éventuels qui doivent bien sûr se conformer aux consignes
traditionnellement utilisées pour annoncer leur approche. Le code traditionnel
veut que l'on siffle pour demander "la permission" d'avancer. Si le
chasseur répond, c'est qu'il n'y a pas de palombes posées et que le visiteur
peut avancer et se joindre à la chasse. Certaines installations ont des petits
panneaux "rouge-vert" actionnés à distance par le chasseur qui
indiquent si le chemin est libre.
ou "oueytte" (vue en gascon)
C'est le poste de commandement, le centre vital et le poste de guet de la
palombière. C'est une cabane plus ou moins grande, surélevée par rapport aux
autres constructions, plus ou moins confortable où sont regroupées toutes les
commandes des appeaux.
Certaines palombières peuvent comporter des équipements allant des toilettes
à l'électricité, la télévision ou bien le téléphone et tout ce qu'il faut pour
y dormir, mais dans la plupart des cas on y trouvera l'essentiel : une
pièce centrale comprenant une cuisinière, une table et des bancs, un placard de
rangement pour les ustensiles de cuisine et parfois un poêle à bois pour les
froides matinées d'octobre.
C'est le centre nerveux d'où le chef de chasse surveille l'arrivée des vols
et manœuvre les appeaux par l'intermédiaire des ficelles qui aboutissent toutes
en ce point stratégique. Il peut aussi coordonner les actions d'autres
chasseurs positionnés dans d'autres cabanes plus ou moins éloignées qui
possèdent eux aussi parfois des commandes d'appeaux.
Ce poste de guet est surmonté d'un capuchon que les chasseurs abaissent
lorsqu'ils aperçoivent un vol en approche. Il doit être correctement camouflé
mais suffisamment "dégarni" pour que les chasseurs puissent suivre à
travers l'évolution du vol, y compris à l'arrière du poste. C'est pourquoi
certains s'installent sur un fauteuil pivotant pour rester tout le temps en
contact visuel avec le vol.
Le banc du guet est assez long pour pouvoir accueillir 2 à 3 personnes.
C'est normalement le chef de chasse qui manœuvre les commandes et lui seul,
mais dans certaines palombières les rôles sont souvent partagés par les
personnes qui se trouvent là et qui en ont l'habitude.
Le poste est toujours orienté nord, nord-est, face au passage. Les chasseurs
élaguent tous les ans les arbres obstruant leur champ de vision et qui masquent
l'arrivée des palombes. En effet, pour pouvoir les "travailler"
correctement, les palombes doivent être aperçues assez tôt.
C'est le principal allié du guetteur. C'est souvent un pigeon domestique ou
une palombe qui joue ce rôle. Placé devant la cabane à l'air libre, à vue du
chasseur, cet oiseau est là pour signaler la présence de palombes ou de rapaces
que le chasseur n'aurait pas vus. Il se manifeste en penchant la tête et en
regardant dans la direction où il a aperçu quelque chose d'anormal. Il n'est
jamais interpellé par les petits oiseaux. Il est donc indispensable pour les
vols de retour, les palombes qui se posent seules et aussi les rapaces tentés
par les proies faciles que sont les appeaux.
On ne la retrouve pas dans toutes les palombières, certains chasseurs se
contentant de descendre les appeaux à 2 mètres du sol pour les mettre hors de
portée des prédateurs.
Un peu à l'écart, on y laisse les appeaux pendant le nuit (et les prises de
la journée que l'on veut conserver en vie). Elle est généralement assez vaste
(10 à 12m²), bien fermée pour décourager les prédateurs (sauvagines) et aussi
bien camouflée que la cabane principale. Elle contiendra non seulement les
appeaux mais aussi le nécessaire à leur alimentation c'est à dire graines et
eau, et généralement un peu de matériel de bricolage.
Le bâtiment du centre est relié aux autres petits postes de guet, aux sols
ou aux arbres de pause par un réseau de couloirs couverts, en forme de tunnel,
qui permettent aux chasseurs de se déplacer en silence et a l'abri.
En général d'une largeur d'un mètre, ils sont parfois enterrés sur une
profondeur de 50cm pour se fondre mieux dans la végétation. Certaines
palombières ne comportent qu'une dizaine de mètres de couloirs, d'autres
peuvent en compter jusqu'à 1 km.
Ce sont des emplacements dégagés de la végétation où se poseront les
palombes si les chasseurs arrivent à les y faire descendre et où les filets se
rabattront. Ces surfaces sont planes et mesurent de 8 à 10 m de longueur pour 5
à 6 m de large. Elles sont souvent en terre battue ou parsemées de gazon assez
ras. On peut y disséminer quelques branches de bruyère ou de pin pour masquer
une trop grande nudité.
Les filets sont tendus de part et d'autre. Les chasseurs disposeront
quelques graines de blé ou de maïs qui serviront d'appâts. On y trouvera aussi
un petit point d'eau.
Le but est donc de faire descendre sur le sol les palombes qui sont posées
sur les arbres alentours. Pour cela, rien de mieux que d'imiter une palombe qui
est déjà sur le sol pour décider ses congénères à descendre. Pour cela, les
chasseurs ont des "piocs" ou "poulets" qui sont poussés
dans un petit couloir le long ou au milieu du sol et qui vont faire croire aux
palombes que la situation est sans danger et que l'on peut s'alimenter facilement.
Le chasseur roucoule et manipule un appeau pour imiter le vol de la palombe se
posant sur le sol.
A l'origine, ils s'appelaient des tirasses. Ils n'étaient pas
actionnés par de puissants ressorts comme aujourd'hui mais par le chasseur
lui-même qui les refermait en se jetant en arrière en tirant sur une corde.
Composés de chanvre ou de coton à cette époque, ils sont maintenant en nylon
teintés.
Chaque sol est flanqué de 2 pantes se rabattant l'un vers l'autre en se
croisant sur une largeur de 50 cm environ. Il faut en effet un décalage à la
fermeture pour que les deux filets ne se rencontrent pas, et ce léger décalage
est obtenu par un réglage d'un dispositif de déclenchement et de la tension des
ressorts.
C'est une petite cabane qui fait face au sol, souvent une extension du
tunnel. Elle est assez sommaire mais suffisamment spacieuse pour que le
chasseur puisse actionner un autre arme redoutable pour la pose des palombes au
sol : la palombe de cabane. C'est une palombe qui reste à l'intérieur avec
le chasseur et qui ne sera utilisée que dans le but d'imiter le bruit des
oiseaux qui se posent au sol. Le chasseur peut aussi roucouler la palombe pour
la mettre en confiance. Pour plus d'explications, voir Les Appeaux au sol.
Les palombières
dans les arbres
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Le principe de cette chasse est immuable : il s'agit en manœuvrant des
appeaux (ou appelants) d'attirer les vols de passage pour les faire poser sur
les arbres de la palombière. Le but est donc d'imiter avec ces appeaux, qui
sont des pigeons domestiques ou des palombes, des oiseaux en train de se poser,
de se restaurer (glaner) ou de se reposer dans le bois. On trouvera en général
ces installations dans des bois à dominance de feuillus, hêtres et chênes.
Ce type de palombière est traditionnellement rencontré au Pays basque et en Béarn.
On pourra en trouver bien sûr dans les autres régions du grand Sud-Ouest (Lot, Dordogne,
Lot-et-Garonne, Tarn-et-Garonne, Haute-Garonne, Gironde, Charente, Hautes-Pyrénées
et Ariège), jusqu'aux confins de l'Île-de-France.
Les chasseurs sont donc cachés dans une cabane d'où ils manœuvrent des
mécaniques. Cette cabane est à la cime d'un arbre, d'une taille plus ou moins
importante et très bien camouflée.
On retrouve dans ces installations les éléments essentiels qui composent une
palombière au sol puisque le but recherché est le même c'est à dire faire poser
les oiseaux autour de la palombière, à la différence prêt que le poste de guet
et de tir est au sommet d'un arbre et que les oiseaux ne sont plus capturés
vivants avec des filets, mais tirés au fusil.
Les équipements sont très similaires aux palombières au sol. Mais les
chasseurs sont postés à la cime d'un arbre, et on ne retrouve pas le même
confort car la superficie ne peut pas être la même.
La palombière est généralement installée au sommet d'un petit coteau ou d'un
vallon, dominant toujours les alentours pour voir les palombes arriver d'assez
loin. De plus, les palombes préfèrent se poser sur un site d'où elles peuvent
surveiller elles aussi les alentours pour se protéger d'éventuels prédateurs.
La palombière est composée d'au moins une cabane principale qui peut
accueillir de 2 à 4 chasseurs. D'autres cabanes satellites peuvent être
présentes si le site est important ainsi que le nombre de chasseurs. Les
cabanes sont toujours installées au sommet des arbres dominants, en général un
hêtre ou un chêne. Les chasseurs y accèdent par l'intermédiaire d'une échelle
plus ou moins sécurisée ou parfois grâce à un ascenseur. Elles peuvent se
trouver à plus de 25 m de hauteur. Elles servent à la fois de poste de guet, de
commande et de tir. Très bien camouflées, elles comportent des meurtrières par
lesquelles les chasseurs passent le fusil pour tirer. Certains soutiennent les
arbres à cabane par des gros câbles pour qu'ils ne bougent pas trop les jours
de grands vents.
Ces chasseurs sont de véritables paysagistes qui taillent chaque année leurs
arbres pour que ceux-ci se transforment en grosse boule au feuillage dru et à
la cime plate. Ils appellent cela des plateaux et y installent leurs mécaniques
et leurs appeaux. Les arbres de pose qui entourent les cabanes sont eux aussi
taillés mais on les laisse dépasser largement les plateaux pour ne garder que
la couronne du haut où les palombes viendront se poser. Il faut quand même
garder un aspect naturel à la coupe et en fonction des installations et des
convictions des chasseurs ces arbres et plateaux seront plus ou moins taillés,
voire pas du tout.
Le sol sous les arbres est aussi bien entretenu que la cime pour que les
palombes tuées soient facilement retrouvées. On y retrouvera les mêmes éléments
que dans les palombières au sol pour mettre à l'abri les appeaux et du matériel
de bricolage.
On retrouvera au poste de guet un espion qui permet de signaler les oiseaux
que le chasseur n'aura pas vus.
Wikipedia
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Chasse_%C3%A0_la_palombe&action=history
http://www.gnu.org/copyleft/fdl.html