Le régime du pigeon ramier est essentiellement constitué de matière végétale
(feuilles vertes, baies, bourgeons, fleurs , racines et graines) mais des
invertébrés sont consommés occasionnellement. L'alimentation se déroule
principalement au sol par picorage mais elle peut également s'effectuer dans
les arbres, les oiseaux se montrant alors d'une rare agilité. Au sol,
l'alimentation a souvent lieu en groupe dans lequel il règne une véritable
hiérarchie. Les oiseaux dominants se trouvant au centre du groupe se
nourrissent plus rapidement que les subordonnés placés, eux, en périphérie.
Il a été observé que la plus grande quantité de nourriture est prise en fin
d'après-midi.
% ration quotidienne |
HORAIRES |
|||
|
06h00- 09h00 |
09h00 - 12h00 |
12h00 - 15h00 |
15h00 - 18h00 |
sauvages |
8,5 |
12,7 |
8,8 |
70,0 |
captivité |
11,2 |
16,5 |
8,8 |
63,5 |
Le comportement des oiseaux est cependant fortement dépendant de la période
de l'année et de la nature des cultures exploitées. En effet, en hiver, le
ramier va passer 95 % de sa journée à chercher sa nourriture alors qu'en
automne et en été ce pourcentage tombe à 10 % dans les champs de céréales. Cela
est dû à la différence de valeur énergétique des aliments consommés : plus
la nourriture est riche et abondante, moins les oiseaux ont besoin de temps
pour obtenir leur ration quotidienne.
Ce chapitre est intéressant pour ceux qui veulent se lancer dans
«l'élevage».
Les jeunes ramiers sont nourris au début de leur vie avec du lait de jabot.
Ce lait est une formation légèrement caséeuse (caséine : protéine du lait)
sécrétée par l'épithélium glandulaire du diverticule œsophagien, c'est-à-dire
le jabot. Il est composé de 65 à 85 % d'eau, de 13 à 19 % de protéines, de 7 à
13 % de matières grasses et 1,5 % de sels minéraux. Il contient aussi des
vitamines A, B1 et B2, un peu de calcium mais pas de glucides contrairement à
celui des mammifères.
Après 15 jours «d'allaitement», ce lait n'est plus composé que de 20 % de
matière nourrissante. Ce qui n'est plus fourni par le lait de jabot est
remplacé par des aliments végétaux légèrement prédigérés par les parents. Les
jeunes font régurgiter les parents en stimulant le fond de leur gorge à l'aide
de leur bec, beaucoup plus aplati que celui des parents (certains le comparent
même à un bec de «pélican»...).
Le pigeon ramier est un oiseau très grégaire notamment sur les lieux
d'alimentation et les dortoirs mais cela en dehors de la période de
reproduction. Des observations font état de rassemblements de plus de 100 000
individus, peut-être plus. Les dortoirs sur les sites d'hivernage rassemblent
bien souvent plusieurs milliers d'oiseaux.
Pendant la reproduction qui se situe de Mars à Juillet, le ramier mène en
effet une vie essentiellement familiale, partagée entre le couple et la
progéniture, vie que l'on pourra donc opposer au reste de l'année ou elle vit
en société.
Comme beaucoup d'animaux, ces regroupements qui créent un effet de masse
assurent sa défense contre les prédateurs.
C'est ensemble que les ramiers se lèvent le matin pour aller chercher leur
nourriture et s'abreuver, c'est ensemble qu'ils feront leur sieste, côte à côte
perchés.
Les pigeons ramiers sont monogames.
Les couples se forment généralement pour une saison de reproduction, mais
ils peuvent durer plus longtemps, parfois même jusqu'à la disparition d'un des
deux partenaires. La maturité sexuelle est atteinte dès la seconde année de vie
. Les nids sont installés haut dans les arbres, à la division de plusieurs
branches. Les territoires sont défendus par les mâles. Plus la densité de
population est forte et plus les territoires sont réduits.
Il a été montré, à partir d'individus bagués, que les jeunes avaient
tendance à revenir nicher sur leur lieu de naissance.
La parade aérienne des pigeons ramiers est proche de celle des autres
membres de la famille des Colombidés et se déroule en 3 phases :
Ce cycle peut être renouvelé jusqu'à 5 fois avant que les oiseaux ne se décident
à se poser.
Le pigeon ramier aime, en dehors de sa période de reproduction, à se
retrouver en larges bandes et à se réunir sur des dortoirs communs pour passer
la nuit.
Ces dortoirs sont choisis en fonction de paramètres comme la hauteur des
arbres, la densité du feuillage qui doit laisser la vue du sol, la
fréquentation de la zone par l'homme et les prédateurs.
Ces dortoirs peuvent être parfois éloignés des zones d'alimentation. Un cas
a été signalé où les ramiers parcouraient 65 km aller et retour deux fois par
jour (un pour la sieste et l'autre pour la nuit). En général, compte tenu de la
« loi du moindre effort alimentaire» qui régit le monde animal, les
ramiers préfèrent s'installer dans des secteurs où les ressources sont
suffisamment proches des dortoirs.
Il est évident que ces rassemblements attirent les prédateurs. Les ramiers
ont mis au point une technique consistant à se regrouper d'abord jusqu'à la
nuit sur un « pré-dortoir », et au dernier moment, quasiment dans
l'obscurité, à passer rapidement sur le vrai dortoir, laissant derrière les
indésirables.
L'hiver, la population urbaine aime dormir dans les parcs et les jardins des
villes où les individus se sentent bien protégés et où ils peuvent gagner 1 ou
2 degrés par rapport à la campagne, une économie d'énergie non négligeable dans
une telle période.
Il y a des variations considérables concernant la saison de reproduction
selon les régions. Par exemple, les populations urbaines de Grande-Bretagne
commencent à nicher à partir de mi-février alors que leurs congénères ruraux
commencent un à deux mois plus tard. Les différences entre les régions sont
souvent dépendantes de l'accès à la nourriture: en Afrique du Nord, les pontes
commencent en mai-juin, aux Açores de mai à juillet alors qu'en Europe
Centrale, elles ne débutent pas avant la mi-avril.
Les nids sont généralement installés assez haut dans les arbres, dans une
fourche, rarement au sol ou dans une haie basse. Un même nid peut être utilisé
pour plusieurs pontes et au cours de plusieurs années. Ce nid est une vague
plate-forme de 17 à 26 cm de diamètre, composée de brindilles assez grossières.
Les œufs sont en général d'une taille de 41 x 29 mm, de couleur blanche, et
pèsent en moyenne 18,5 g. La ponte est composée de un à deux œufs, rarement
plus.
Théoriquement, dans des zones non perturbées et sans prédateurs, les ramiers
peuvent effectuer trois pontes par an. Il y a généralement deux couvées pour la
plupart des couples, et les secondes couvées sont souvent des couvées de
remplacement.
L'incubation dure 17 jours en moyenne et est assurée par les deux parents à
tour de rôle, le mâle ne couvant qu'un tiers de la durée de la journée, et
généralement de 10 h à 17 h.
Les jeunes naissent dans un état de développement incomplet et nécessitent
donc d'être couvés encore au moins 7 à 8 jours de plus. Les petits sont nourris
avec du lait de jabot plusieurs fois par jour au début, puis seulement deux
fois par jour au bout de 8-10 jours par chacun des parents.
Les jeunes ramiers sont indépendantes à partir de 20 à 35 jours.
Le pigeon ramier roucoule.
Il existe des variations non négligeables d'un individu à l'autre au niveau
du timbre de la voix, du rythme et de la durée du chant. De plus, le chant du
mâle est plus guttural que celui de la femelle, dont les vocalisations sont
plus douces et assez sporadiques.
Le plumage est épais, mais fragile. Le moindre petit choc peut lui enlever
des plumes ou du duvet. Mais cela peut lui être d’une grande utilité, surtout
lors de contacts avec ses principaux prédateurs. Le principal ennemi naturel
est l’autour, et on sait que celui-ci attaque par-dessous, en plantant ses
griffes dans le poitrail par un très rapide retournement du corps. La plupart
du temps, l’autour repart avec simplement une bonne poignée de plumes entre ses
serres.
La robe du ramier est d’un bleu clair grisé tout en nuances. Le poitrail
part d’un rose pâle et tire vers le blanc lorsqu’on se rapproche de la queue.
Celle-ci est longue et porte des barres noires à son extrémité, sur la face
ventrale.
Le cou est orné d’un collier blanc non fermé dont les bords virent au vert
sombre et au pourpre. Ce collier n’apparaît qu’à partir de 6 à 8 semaines.
C’est un bon moyen pour différencier une très jeune individu d’une adulte. Par
contre, dès que l'oiseau porte ce collier, il est plus délicat de déterminer
son âge.
Le critère qui sépare à coup sûr les oiseaux de première année des oiseaux
plus âgés est la présence d’un liseré marron clair sur certaines plumes des
ailes et plus particulièrement les plumes qui recouvrent les grandes rectrices.
Un bon critère de différenciation lorsque la mue post juvénile est terminée,
est la couleur de l’iris et de la base du bec qui sont gris bleutés pour les
jeunes ramiers. La pointe du bec est d’un blanc jaunâtre et les pattes sont
rose mauve ou gris bleu avec des marques pourpres.
Les plus vieux individus ont un iris jaune citron pâle ou jaune sulfureux,
la base du bec devient rose rouge, pourpre ou rouge vif, la pointe du bec jaune
vif ou jaune orangé et les pattes rouge pourpre profond ou rouge foncé.
La mue du manteau n’est jamais complète. En effet, on pourra retrouver des
individus avec des séries de plumes neuves séparés par des vieilles plumes de
l’année précédente. Les chasseurs qui élèvent des ramiers en captivité
provoquent souvent la mue en leur arrachant les plumes, surtout celles de la
queue qui ont tendance à s'abîmer dans les volières.
Il est à noter qu'il n'y a pas de dimorphisme sexuel.
Wikipedia
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Pigeon_ramier&action=history
http://www.gnu.org/copyleft/fdl.html