Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, né le 15 avril 1772 à Étampes et mort
le 19 juin 1844 à Paris, est un naturaliste français.
Son père Jean Gérard Geoffroy est avocat auprès du parlement de Paris et le
jeune Geoffroy Saint-Hilaire se destine d'abord à une carrière ecclésiastique
et suit des études au collège de Navarre à Paris. Il a, comme professeur d'histoire
naturelle, Mathurin Jacques Brisson. Il fréquente plusieurs scientifiques de
son temps : René Just Haüy, Antoine Lavoisier et Claude Louis Berthollet.
Il suit également les cours de Louis Jean-Marie Daubenton au Collège de France
et d'Antoine-François Fourcroy au Jardin du roi.
En mars 1793, Louis Jean-Marie Daubenton le nomme, grâce à l'intervention de
Bernardin de Saint-Pierre, lui offre le poste de sous-garde et d'assistant
démonstrateur au cabinet d'histoire naturelle, laissé vacant après la démission
de Bernard Lacépède. Suite à la loi de juin 1793, Geoffroy devient l'un des
douze professeurs du nouveau Muséum national d'histoire naturelle et occupe la
chaire de zoologie. La même année, il s'occupe de la constitution de la
ménagerie du Muséum.
En 1794, il entame une correspondance avec Georges Cuvier. Peu de temps
après l'embauche de Cuvier comme assistant au Muséum d'histoire naturelle,
Geoffroy le reçoit dans sa maison. Ils signeront ensemble plusieurs mémoires
d'histoire naturelle dont l'un, présente la classification des mammifères
construite sur l'idée de subordination des caractères, fondement du système de
classification de Cuvier.
C'est dans son article sur l’Histoire des Makis ou singes de Madagascar,
écrit en 1795, que Geoffroy exprime pour la première fois ses vues sur l'unité
du plan d'organisation des êtres vivants, conception qui sera constamment
exprimée dans ses œuvres ultérieures.
En 1798, Geoffroy est choisi pour participer à la grande expédition
scientifique qui accompagne Bonaparte en Égypte. Durant ce voyage, il recueille
de nombreuses observations zoologiques (notamment sur les reptiles et les poissons).
Il prend également part, en août 1801, à l'opposition contre la demande des Britanniques
de la saisie des collections rassemblées. En janvier 1802, Geoffroy retourne à
Paris.
En 1804, il épouse Pauline Brière de Mondetour.
Il est élu membre de l'Académie des sciences en septembre 1807. En mars de
l'année suivante, Napoléon, qui l'avait déjà récompensé par la croix de la légion
d'honneur, le choisit pour visiter les muséums du Portugal afin de se procurer
des collections d'animaux du Brésil. Face à la formidable opposition des Britanniques,
il réussit à les conserver.
En 1809, l'année de son retour en France, il devient professeur de zoologie
à la faculté des sciences de Paris et se dévoue entièrement à l'étude de
l'anatomie.
En 1818, il fait paraître, la première partie de sa célèbre Philosophie
anatomique, la seconde sera publiée en 1822. Dans Histoire naturelle des
mammifères, de 1819, il énonce que les organes conservent toujours les
mêmes relations entre eux mais aussi qu'il ne se crée aucun organe nouveau et
que lorsqu'un organe se développe cela se fait au détriment d'un autre.
En 1827, il est chargé d'accompagner de Marseille à Paris la girafe offerte
à Charles X par le Pacha d'Égypte.
En 1830, Geoffroy cherche à appliquer sa méthode aux invertébrés. Geoffroy
estime que tous les animaux sont formés des mêmes éléments, d'un nombre égal,
avec les mêmes interconnexions même s'ils diffèrent en taille et en forme, la
plupart demeurant dans un ordre constant.
Ses idées quant à l’évolution s'apparentent au transformisme de Lamarck
et le conduisent à affronter Cuvier, résolument fixiste, devant l'Académie des
sciences. On réfère aujourd'hui à un de leurs plus fameux affrontements sour le
nom de de la controverse des crocodiles de Caen.
Afin de trouver des arguments, il étudie la tératologie (ou étude des
anomalies du développement embryonnaire).
Il reconnaît une action lente mais indiscutable du milieu sur l'évolution
des espèces, ce qui nécessite un temps très long.
Il définit la notion d'homologie, ce qui jette un pont entre l'embryologie
et l'anatomie comparée.
En juillet 1840, Geoffroy devient aveugle et subit, quelques mois plus tard,
une attaque qui le laisse paralysé. Faiblissant, il doit démissionner de sa
chaire au Muséum en 1841 à laquelle succède son fils Isidore Geoffroy
Saint-Hilaire (1805-1861).
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