Douve du
foie |
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Douve du foie (Fasciola
hepatica) |
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Classification
classique |
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Règne |
Animalia |
Embranchement |
Platyhelminthes |
Classe |
Trematoda |
Ordre |
Digenea |
Famille |
Fasciolidae |
Genre |
Fasciola |
Nom
binominal |
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Fasciola hepatica |
La douve du foie (Fasciola hepatica), trématode responsable de
la fasciolose, est un ver parasite du foie et des canaux biliaires, prospère
dans le foie des moutons et est
occasionnellement rencontré chez le cheval. Très fréquente et très pathogène
chez les ruminants, la douve se nourrit de sang et des cellules hépatiques,
grandit puis pond ses œufs. Mais les œufs de douves ne peuvent pas éclore dans
le foie du mouton. Tout un périple les attend.
Les œufs quittent leur hôte par les excréments. Ils se retrouvent alors dans
le monde extérieur, froid et sec. Après une période de murissement, ils
éclosent pour laisser sortir une minuscule larve. Cette larve sera consommée
par l'escargot. Dans le corps de l'escargot, la douve se multipliera avant
d'être éjectée sous forme de miracidiums dans les mucosités que crache le
gastéropode en période de pluie. Ces mircacidiums nagent ensuite jusqu'à se
fixer sur les éléments de végétation qu'ils atteignent, d'où ils hibernent
jusqu'à être mangés par leur hôte final.
La fasciolose est une maladie parasitaire affectant plus particulièrement
les ruminants et caractérisée par le développement dans les canaux biliaires et
le tissu hépatique, de trématodes de l'espèce Fasciola hepatica.
Les ovins, et dans une moindre mesure les bovins sont les espèces les plus
souvent atteintes. Cependant, la fasciolose peut se développer chez d'autres
espèces animales comme les porcins, les équins, les léporidés, les ruminants
sauvages et le ragondin. Elle peut, beaucoup plus rarement, affecter les
humains.
Parasite cosmopolite rencontré très fréquemment dans toutes les zones
tempérées d'Europe, d'Amérique du Nord et du Sud, et d'Afrique. La fasciolose
est plus répandue dans les régions humides. Dans les climats tropicaux,
d'autres espèces sont observées comme Fasciola gigantica et Fasciola
huski.
Chez les ruminants, la fasciolose revêt une grande importance sur le plan
économique car elle provoque des retards de croissance, des baisses de la
production lactée, des saisies à l'abattoir et parfois des mortalités.
Chez le cheval son incidence est difficile à apprécier en l'absence d'études
épidémiologiques précises, de la difficulté de son diagnostic ainsi que par une
symptomatologie peu évocatrice.
Chez l'être humain la forme "subite" est observée suite à
l'ingestion de cresson infecté.
Les formes latente et subite sont connues dans des groupes qui se
nourrissent de foie animal infecté.
Du fait de la difficulté à mesurer les incidences du parasite sur les humeurs
la prévalence de la forme latente chez l'homme n'est pas connue.
Le cycle complet de développement est de l'ordre de 6 mois (3 mois de cycle
exogène de l'œuf aux métacercaires et 3 mois de cycle endogène de l'ingestion
des métacercaires à la présence de douves adultes dans les canaux biliaires).
Les adultes de Fasciola hepatica vivent principalement dans les canaux
biliaires et sont hermaphrodites (présence de testicules et d'un ovaire
chez le même individu). Ils mesurent 2 à 3 cm de long sur 8 à 13 mm de large.
Leur corps recouvert d'une pseudocuticule est aplati, foliacé (d'où le
nom de Fasciola), de couleur brun pâle, de forme ovale avec une extrémité
antérieure plus effilée : le cône céphalique et un élargissement
scapulaire. Une ventouse buccale permet l'alimentation et une ventouse
ventrale ou fixatrice permet la fixation. Ils sont hématophages et
se nourrissent du sang des capillaires de la paroi des canaux biliaires. Une
douve adulte peut absorber 0,2 ml de sang par jour. Les adultes peuvent
survivre plusieurs mois dans les canaux biliaires. La fécondation se fait par
accouplement ventro-ventral entre deux individus ou par autofécondation ;
le réceptacle séminal stocke le sperme qui rejoint l'ovaire, puis les ovocytes
maturent en traversant le long utérus avant d'être expulsés sous forme d'œufs.
Les œufs (140 x 80 µm) sont ovoïdes, operculés, de couleur jaunâtre avec un
contenu granuleux et homogène. Leur élimination dans le milieu extérieur se
fait de façon irrégulière en fonction du rythme des vidanges biliaires (de 3000
à 4000 œufs peuvent être éliminés quotidiennement par un adulte). Le plus
souvent l'œuf subit un premier développement embryonnaire avant d'être éliminé.
Les œufs de Fasciola hepatica résistent peu de temps à la dessication ou au
gel, mais peuvent survivre jusqu'à 1 ou 2 ans dans un environnement froid et
humide.
Dans le milieu extérieur, un embryon cilié, le miracidium, se développe dans
l'œuf et en sort au bout d'un laps de temps très variable (3 à 6 semaines). Ce
miracidium, de forme triangulaire ( mesurant 130 µm de long), nage à la
recherche d'un hôte intermédiaire, qui est toujours un mollusque gastéropode
amphibie et essentiellement la limnée tronquée (Lymnaea truncatula). Il
pénètre alors dans la cavité respiratoire du mollusque et se transforme en une
masse irrégulière appelée sporocyste (300 µm de diamètre). Le sporocyste donne
naissance à des organismes munis d'un tube digestif appelés rédies.
Les rédies envahissent l'hépatopancréas du mollusque, s'y développent
pour atteindre une taille de 1,3 à 1,6 mm de long, et, suivant les conditions
climatiques, donnent d'autres rédies (ou rédies filles).
Chaque rédie donne naissance à une vingtaine d'organismes particuliers: les cercaires.
Ce sont des organismes dotés d'un tube digestif, de deux ventouses et d'une
queue. Les cercaires (on peut en dénombrer jusqu'à 4.000 dans une même limnée)
sont éliminées par la limnée lorsque le milieu extérieur est particulièrement
humide. Très rapidement les cercaires perdent leur queue, s'enkystent sur un
végétal immergé et se transforment en métacercaires (200 µm). Sur les
végétaux immergés ou sur une prairie humide leur survie peut durer plusieurs
mois (jusqu'à 1 an), par contre elles sont rapidement détruites par un climat
chaud et sec.
L'infestation des animaux se fait par ingestion de végétaux porteurs de
métacercaires ou d'eau contenant ces mêmes métacercaires. Les kystes ainsi
ingérés sont dissous dans l'intestin et libèrent des douves immatures qui
migrent de l'intestin vers le parenchyme hépatique (en moins d'une
semaine) en passant par la cavité péritonéale. Les jeunes douves histophages
migrent au travers du parenchyme hépatique en augmentant de taille et gagnent
les canaux biliaires en 7 à 8 semaines. En quelques semaines ces jeunes douves
deviennent adultes et acquièrent leur maturité sexuelle.
La fasciolose peut toucher tous les équidés quel que soit leur âge. Les ânes
seraient plus réceptifs à la fasciolose mais présenteraient des signes
cliniques plus discrets que ceux observés chez les chevaux.
Les sources indirectes de parasites sont représentées les animaux parasités
et plus particulièrement par les bovins et les ovins, ainsi que par l'existence
de conditions climatiques et géomorphologiques favorables au développement des
limnées. Les chevaux élevés sur des pâturages où des cas de fasciolose bovine
ou ovine ont été observés ont beaucoup plus de chances de contracter cette parasitose.
De même l'existence de zones humides ou la présence d'un sol calcaire sont des
facteurs favorables au développement des limnées.
Il existe donc des zones ou des régions où les conditions de survie de ce
parasite sont assurées et qui représentent un risque plus important pour la
contamination des équidés.
Des signes cliniques très variés peuvent être observés dans la mesure où les
équidés ne représentent pas l'hôte habituel de la douve, et le fait que des
localisations erratiques sont possibles. La sévérité des symptômes est
également fonction du nombre d'adultes présents au niveau des canaux biliaires.
Chez le cheval la fasciolose se traduit par un mauvais état général évoluant
de façon sub-chronique, une baisse de forme, un poil piqué, des alternances de
diarrhée et de constipation, des coliques légères. Dans les cas les plus
sévères on peut observer de l'anémie, un subictère, un amaigrissement et un
état de grande fatigue.
On peut noter une hypertrophie de la paroi des canaux biliaires avec
présence des douves à l'intérieur. Le foie peut-être hypertrophié ou au
contraire atrophié. Il présente des lésions de cirrhose avec fibrose du
parenchyme hépatique provoquée par la migration de jeunes douves.
Le diagnostic clinique est pratiquement impossible car les symptômes
observés ne sont pas pathognomoniques. La recherche des œufs par examen
coproscopique donne souvent des résultats faussement négatifs dans la mesure où
l'excrétion des œufs est très irrégulière et survient plus de 4 mois après le
début de l'infestation par les adultes.
Le diagnostic se fera de préférence par la recherche d'anticorps en
utilisant diverses méthodes :
Il est également possible de mettre en évidence les antigènes présents dans
les fèces.
Il n'existe pas de fasciolicides autorisés chez le cheval. Certaines des
molécules utilisables chez les bovins sont parfois conseillées, mais sont
utilisées sous la seule responsabilité du vétérinaire. Le closantel (à la dose
de 10 mg/kg) et le triclabendazole (12 mg/kg) sont administrés par voie orale.
Le nitroxinil ( à la dose de 10 mg/kg) est à injecter par voie sous-cutanée
après dilution au 1/4 dans de l'eau pour préparation injectable.
Il n'existe pas de moyens préventifs mais on peut éviter de faire pâturer
les chevaux sur des prairies où des ruminants ont été ou sont infestés.
Le drainage ou l'assèchement des mares réduit l'humidité du sol et les
possibilités de survie des limnées. L'utilisation de mollusquicides (sulfate de
cuivre, pentachlorophénate de sodium, etc.) ne permet pas un assainissement
durable des pâturages et ces substances peuvent se montrer toxiques pour les
chevaux.
Wikipedia
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