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Douve du foie

 

Douve du foie

Douve du foie (Fasciola hepatica)

Classification classique

Règne

Animalia

Embranchement

Platyhelminthes

Classe

Trematoda

Ordre

Digenea

Famille

Fasciolidae

Genre

Fasciola

Nom binominal

Fasciola hepatica
Linnaeus, 1758

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La douve du foie (Fasciola hepatica), trématode responsable de la fasciolose, est un ver parasite du foie et des canaux biliaires, prospère dans le foie des moutons et est occasionnellement rencontré chez le cheval. Très fréquente et très pathogène chez les ruminants, la douve se nourrit de sang et des cellules hépatiques, grandit puis pond ses œufs. Mais les œufs de douves ne peuvent pas éclore dans le foie du mouton. Tout un périple les attend.

Les œufs quittent leur hôte par les excréments. Ils se retrouvent alors dans le monde extérieur, froid et sec. Après une période de murissement, ils éclosent pour laisser sortir une minuscule larve. Cette larve sera consommée par l'escargot. Dans le corps de l'escargot, la douve se multipliera avant d'être éjectée sous forme de miracidiums dans les mucosités que crache le gastéropode en période de pluie. Ces mircacidiums nagent ensuite jusqu'à se fixer sur les éléments de végétation qu'ils atteignent, d'où ils hibernent jusqu'à être mangés par leur hôte final.

Généralités

La fasciolose est une maladie parasitaire affectant plus particulièrement les ruminants et caractérisée par le développement dans les canaux biliaires et le tissu hépatique, de trématodes de l'espèce Fasciola hepatica.

Espèces affectées

Les ovins, et dans une moindre mesure les bovins sont les espèces les plus souvent atteintes. Cependant, la fasciolose peut se développer chez d'autres espèces animales comme les porcins, les équins, les léporidés, les ruminants sauvages et le ragondin. Elle peut, beaucoup plus rarement, affecter les humains.

Répartition géographique

Parasite cosmopolite rencontré très fréquemment dans toutes les zones tempérées d'Europe, d'Amérique du Nord et du Sud, et d'Afrique. La fasciolose est plus répandue dans les régions humides. Dans les climats tropicaux, d'autres espèces sont observées comme Fasciola gigantica et Fasciola huski.

Importance

Chez les ruminants, la fasciolose revêt une grande importance sur le plan économique car elle provoque des retards de croissance, des baisses de la production lactée, des saisies à l'abattoir et parfois des mortalités.

Chez le cheval son incidence est difficile à apprécier en l'absence d'études épidémiologiques précises, de la difficulté de son diagnostic ainsi que par une symptomatologie peu évocatrice.

Chez l'être humain la forme "subite" est observée suite à l'ingestion de cresson infecté.

Les formes latente et subite sont connues dans des groupes qui se nourrissent de foie animal infecté.

Du fait de la difficulté à mesurer les incidences du parasite sur les humeurs la prévalence de la forme latente chez l'homme n'est pas connue.

Biologie

Le cycle complet de développement est de l'ordre de 6 mois (3 mois de cycle exogène de l'œuf aux métacercaires et 3 mois de cycle endogène de l'ingestion des métacercaires à la présence de douves adultes dans les canaux biliaires).

Forme adulte

Les adultes de Fasciola hepatica vivent principalement dans les canaux biliaires et sont hermaphrodites (présence de testicules et d'un ovaire chez le même individu). Ils mesurent 2 à 3 cm de long sur 8 à 13 mm de large. Leur corps recouvert d'une pseudocuticule est aplati, foliacé (d'où le nom de Fasciola), de couleur brun pâle, de forme ovale avec une extrémité antérieure plus effilée : le cône céphalique et un élargissement scapulaire. Une ventouse buccale permet l'alimentation et une ventouse ventrale ou fixatrice permet la fixation. Ils sont hématophages et se nourrissent du sang des capillaires de la paroi des canaux biliaires. Une douve adulte peut absorber 0,2 ml de sang par jour. Les adultes peuvent survivre plusieurs mois dans les canaux biliaires. La fécondation se fait par accouplement ventro-ventral entre deux individus ou par autofécondation ; le réceptacle séminal stocke le sperme qui rejoint l'ovaire, puis les ovocytes maturent en traversant le long utérus avant d'être expulsés sous forme d'œufs.

Œufs

Les œufs (140 x 80 µm) sont ovoïdes, operculés, de couleur jaunâtre avec un contenu granuleux et homogène. Leur élimination dans le milieu extérieur se fait de façon irrégulière en fonction du rythme des vidanges biliaires (de 3000 à 4000 œufs peuvent être éliminés quotidiennement par un adulte). Le plus souvent l'œuf subit un premier développement embryonnaire avant d'être éliminé. Les œufs de Fasciola hepatica résistent peu de temps à la dessication ou au gel, mais peuvent survivre jusqu'à 1 ou 2 ans dans un environnement froid et humide.

Phase embryonnaire

Dans le milieu extérieur, un embryon cilié, le miracidium, se développe dans l'œuf et en sort au bout d'un laps de temps très variable (3 à 6 semaines). Ce miracidium, de forme triangulaire ( mesurant 130 µm de long), nage à la recherche d'un hôte intermédiaire, qui est toujours un mollusque gastéropode amphibie et essentiellement la limnée tronquée (Lymnaea truncatula). Il pénètre alors dans la cavité respiratoire du mollusque et se transforme en une masse irrégulière appelée sporocyste (300 µm de diamètre). Le sporocyste donne naissance à des organismes munis d'un tube digestif appelés rédies.

Rédies

Les rédies envahissent l'hépatopancréas du mollusque, s'y développent pour atteindre une taille de 1,3 à 1,6 mm de long, et, suivant les conditions climatiques, donnent d'autres rédies (ou rédies filles).

Chaque rédie donne naissance à une vingtaine d'organismes particuliers: les cercaires. Ce sont des organismes dotés d'un tube digestif, de deux ventouses et d'une queue. Les cercaires (on peut en dénombrer jusqu'à 4.000 dans une même limnée) sont éliminées par la limnée lorsque le milieu extérieur est particulièrement humide. Très rapidement les cercaires perdent leur queue, s'enkystent sur un végétal immergé et se transforment en métacercaires (200 µm). Sur les végétaux immergés ou sur une prairie humide leur survie peut durer plusieurs mois (jusqu'à 1 an), par contre elles sont rapidement détruites par un climat chaud et sec.

L'infestation des animaux se fait par ingestion de végétaux porteurs de métacercaires ou d'eau contenant ces mêmes métacercaires. Les kystes ainsi ingérés sont dissous dans l'intestin et libèrent des douves immatures qui migrent de l'intestin vers le parenchyme hépatique (en moins d'une semaine) en passant par la cavité péritonéale. Les jeunes douves histophages migrent au travers du parenchyme hépatique en augmentant de taille et gagnent les canaux biliaires en 7 à 8 semaines. En quelques semaines ces jeunes douves deviennent adultes et acquièrent leur maturité sexuelle.

Épidémiologie

Épidémiologie analytique

La fasciolose peut toucher tous les équidés quel que soit leur âge. Les ânes seraient plus réceptifs à la fasciolose mais présenteraient des signes cliniques plus discrets que ceux observés chez les chevaux.

Épidémiologie descriptive

Les sources indirectes de parasites sont représentées les animaux parasités et plus particulièrement par les bovins et les ovins, ainsi que par l'existence de conditions climatiques et géomorphologiques favorables au développement des limnées. Les chevaux élevés sur des pâturages où des cas de fasciolose bovine ou ovine ont été observés ont beaucoup plus de chances de contracter cette parasitose. De même l'existence de zones humides ou la présence d'un sol calcaire sont des facteurs favorables au développement des limnées.

Il existe donc des zones ou des régions où les conditions de survie de ce parasite sont assurées et qui représentent un risque plus important pour la contamination des équidés.

Étude clinique

Symptômes

Des signes cliniques très variés peuvent être observés dans la mesure où les équidés ne représentent pas l'hôte habituel de la douve, et le fait que des localisations erratiques sont possibles. La sévérité des symptômes est également fonction du nombre d'adultes présents au niveau des canaux biliaires.

Chez le cheval la fasciolose se traduit par un mauvais état général évoluant de façon sub-chronique, une baisse de forme, un poil piqué, des alternances de diarrhée et de constipation, des coliques légères. Dans les cas les plus sévères on peut observer de l'anémie, un subictère, un amaigrissement et un état de grande fatigue.

Lésions

On peut noter une hypertrophie de la paroi des canaux biliaires avec présence des douves à l'intérieur. Le foie peut-être hypertrophié ou au contraire atrophié. Il présente des lésions de cirrhose avec fibrose du parenchyme hépatique provoquée par la migration de jeunes douves.

Diagnostic

Le diagnostic clinique est pratiquement impossible car les symptômes observés ne sont pas pathognomoniques. La recherche des œufs par examen coproscopique donne souvent des résultats faussement négatifs dans la mesure où l'excrétion des œufs est très irrégulière et survient plus de 4 mois après le début de l'infestation par les adultes.

Le diagnostic se fera de préférence par la recherche d'anticorps en utilisant diverses méthodes :

Il est également possible de mettre en évidence les antigènes présents dans les fèces.

Méthodes de lutte

Traitement anthelminthique

Il n'existe pas de fasciolicides autorisés chez le cheval. Certaines des molécules utilisables chez les bovins sont parfois conseillées, mais sont utilisées sous la seule responsabilité du vétérinaire. Le closantel (à la dose de 10 mg/kg) et le triclabendazole (12 mg/kg) sont administrés par voie orale. Le nitroxinil ( à la dose de 10 mg/kg) est à injecter par voie sous-cutanée après dilution au 1/4 dans de l'eau pour préparation injectable.

Prophylaxie

Il n'existe pas de moyens préventifs mais on peut éviter de faire pâturer les chevaux sur des prairies où des ruminants ont été ou sont infestés.

Interventions dans le milieu

Le drainage ou l'assèchement des mares réduit l'humidité du sol et les possibilités de survie des limnées. L'utilisation de mollusquicides (sulfate de cuivre, pentachlorophénate de sodium, etc.) ne permet pas un assainissement durable des pâturages et ces substances peuvent se montrer toxiques pour les chevaux.

Références [modifier]

 

 

Wikipedia

 

http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Douve_du_foie&action=history

 

http://www.gnu.org/copyleft/fdl.html