La fièvre catarrhale (ou maladie de la langue bleue) est une maladie virale
non contagieuse, transmise par des moucherons piqueurs (arthropodes), touchant
les ruminants sauvages ou d'élevages, mais principalement les moutons, moins souvent les chèvres, bovidés, les cervidés,
dromadaires et antilopes. C'est une maladie animale à déclaration obligatoire,
originaire d’Afrique et qui semble monter vers le nord, possiblement grâce au
réchauffement du climat selon l'AFSSA. Le virus a été détecté dès la fin des
années 1950 au sud de l’Espagne et du Portugal, puis en 1998 avant de l'être en
Italie et en France (la Corse). Ces pays combattent le virus par des campagnes
de vaccination.
Fin 2006, on ne connaît aucun cas de transmission à l'Homme. Plusieurs
centaines de cas ovins ont été détectés les 6 derniers mois de 2006 en Europe
du Nord et il s'agit d’un nouveau sérotype (8), indépendant des foyers repérés
au Sud de l’Europe autour de la Méditerranée (sérotypes 1, 2,4, 9, 16). Le 22
novembre 2006, plus de 1800 cas avaient été détectés en Belgique, Allemagne, et
Pays-Bas, sont seulement 6 en France.
Virus bluetongue |
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Classification classique |
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Règne |
Virus
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Groupe |
Groupe III (dsRNA) |
Famille |
Reoviridae |
Genre |
Orbivirus |
Espèce |
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Virus bluetongue |
Le virus pathogène responsable du genre Orbivirus appartient à la famille
des Reoviridae. Il y a 24 sérotypes. Il est transmis par des Culicoides:
Culicoides imicola
Culicoides variipennis
Culicoides brevitarsis [1].
L'office international des épizooties a indiqué un autre vecteur en
Europe : Culicoides dewulfi (Goetghebuer, 1936 ) [2] [3]
Du fait des dommages économiques dus à cette maladie, elle est reprise dans
la liste A de l'OIE (Office international des épizooties).
L'agent de la maladie est le bluetongue virus, un virus à ARN de la famille
des Reoviridae, et, comme le virus de peste équine (african horse sickness)
également transmis par des Culicoides, il appartient au genre Orbivirus.
On connaît 24 sérotypes différents de bluetongue virus.[4]
L'infection par un des 24 sérotypes (ou la vaccination contre un sérotype) ne
protège pas contre les 23 autres sérotypes.
Propriétés :[5]
Les sources de virus sont le sang, la semence, les insectes infectés [6]que
l'on nomme vecteurs biologiques.
Un Culicoides infecté le reste à vie, et une seule de ses piqûres suffit à
infecter un hôte sensible. La période de latence déterminée expérimentalement
est de moins de 10 jours.
Le virus n'est pas excrété, ni dans la salive, ni dans le jetage, ni dans
les lésions buccales. On ne le retrouve donc pas dans le milieu extérieur.
Les bovins et les veaux infectés in utero, jouent le rôle de réservoir. Ils
permettent au virus de passer l'hiver ("overwintering")dans les
régions tempérées où l'hiver est souvent trop rigoureux pour permettre une
survie du vecteur toute l'année. Dès le printemps, la densité des Culicoides
commence à augmenter, mais ils ne se nourrissent que sur les bovins, sur
lesquels ils se contaminent. Ce n'est que plus tard qu'ils commencent à piquer
les ovins.[7]
Classiquement, la fièvre catarrhale n'affecte que les ovins. L'infection est
généralement inapparente chez les bovins et les caprins bien que le virus
puisse être retrouvé dans leur sang. La souche de fièvre catarrhale en cause
aux Pays-Bas, en Allemagne et en Belgique en 2006 (sérotype 8) est
exceptionnelle dans la mesure où elle entraîne l'apparition de signes
cliniques chez les bovins. La période d'incubation de la maladie varie de 5
à 20 jours. Il y a deux sortes de fièvre catarrhale : la forme aiguë et la
forme sub-clinique.
Les conséquences directes de la fièvre catarrhale sont:
Pour éviter la propagation de l'infection, les mouvements en provenance de
zones infectées sont réglementés. Ces restrictions ont des répercussions
économiques très graves pour le milieu de l'élevage
La fièvre catarrhale est observée dans toute la zone intertropicale. Elle a
notamment été observée en Australie, aux États-Unis, en Afrique, au Moyen-Orient,
en Asie et en Europe (ordinairement entre 35 et 40° de latitude Nord). Son
occurrence est saisonnière dans les pays méditerranéens touchés, où elle
subsiste lorsque la température s'abaisse. Depuis octobre 1998, elle se répand
vers le nord, peut-être à cause du réchauffement global, à la suite de
l'implantation de son principal vecteur, C. imicola. [1]
En août 2006, des cas de fièvre catarrhale ont été observés à la frontière
entre les Pays-Bas la Belgique et l'Allemagne. Des foyers ont par la suite été
détectés en France sur la frontière belge. Au total, à la date du 12 octobre
2006, 715 foyers avaient été détectés dans cette zone. [2]
Le 17 août 2006, le "ministerie van LNV" (ministère néerlandais de
l'agriculture, de la nature et de la qualité des aliments) a communiqué le
constat définitif de la contamination par la fièvre catarrhale d'une entreprise
s'occupant de moutons à Kerkrade (Limbourg néerlandais). Selon le ministre
Veerman, deux autres, deux autres élevages, l'un à Sneek (province de Frise),
l'autre à Woerden (province d'Utrecht) quasi sûrement contaminées et onze
autres exploitations sont suspectées.
Le 19 août 2006 l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire
(AFSCA) a publié un communiqué de presse. Dans la province de Liège et les Fourons
on a observé des moutons et des bovidés contaminés. Il s'agit de onze
entreprises belges.[8]
La fièvre catarrhale est apparue pour la première fois en 2000 en Corse. Depuis
cette date, 3 sérotypes différents ont pu être détectés (sérotypes 2, 4 et 16).
On a pu observer une variabilité de l'expression clinique chez les ovins en
fonction du sérotype. En 2006, le sérotype isolé sur la frontière avec la
Belgique étant différent (sérotype 8), on a pu conclure que cette épizootie
n'avait pas de rapport avec ce qui s'est déroulé en Méditerranée. Depuis le 30
août 2006, 5 foyers ont été confirmés dans le nord et l'est de la France,
concernant les départements du Nord, des Ardennes et de la Meuse, entraînant
l'instauration de zones de surveillance de la maladie dans les zones
limitrophes (16 départements).
S'agissant d'un virus, il n'existe encore aucun traitement efficace. Il
existe par contre des traitements symptomatiques. La prévention est assurée par
la mise en quarantaine des exploitations touchées, la vaccination et le
contrôle de l'insecte vecteur. On distingue 2 types de vaccins: des vaccins
vivants dits atténués et des vaccins inactivés. Il n'existe actuellement pas de
vaccin inactivé contre tous les sérotypes de la fièvre catarrhale.
Wikipedia
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