L’ara de Spix (Cyanopsitta spixii) est un perroquet de taille
moyenne, entièrement bleu, légèrement verdâtre sur la poitrine et le ventre. La
tête est gris clair teinté de bleu et le bec noirâtre.
Bien que totalement protégé par la législation brésilienne depuis 1967,
l’Ara de Spix n’a été redécouvert dans la nature qu’en 1985, quand 5 oiseaux
(dont 2 couples) furent localisés dans le Nord de l’État de Bahia. Des piégeurs
avaient été actifs dans la région pendant une quinzaine d’années, capturant au
minimum 23 oiseaux, voire 40, et il semble qu’en 1988 les 5 derniers avaient
été braconnés. Cependant, un dernier survivant sauvage fut localisé en 1990. On
se rendit compte alors que, si le piégeage était responsable de la raréfaction
récente de l’espèce, sa cause essentielle était la destruction des forêts
constituant son habitat de nidification, dont il ne subsisterait plus que 30
km².
En 1990, les autorités brésiliennes de conservation de la nature ont créé un
Comité permanent pour la restauration de l’Ara de Spix, qui rassemble diverses
parties intéressées, dont la plupart des détenteurs d’oiseaux captifs, ainsi
que des représentants d’organismes internationaux de conservation de la nature.
Des essais ont été tentés afin d’améliorer les résultats de la reproduction en
captivité, ce qui a porté à plus de 30 individus le nombre d’aras
captifs ; mais la plupart de ceux-ci sont très apparentés, ce qui pourrait
entraîner des problèmes de consanguinité. En outre, se pose la question de
savoir si des oiseaux nés en captivité ont la capacité de servir réellement les
intérêts de l’espèce. En effet, chez les aras, les relations avec leur milieu
sont basées sur l’apprentissage et la transmission des traditions. Il leur faut
des années pour découvrir les secrets de leur environnement, et il semble peu
probable que des oiseaux nés en captivité et appartenant à une espèce éteinte à
l’état sauvage seraient aptes, en partant de zéro, à retrouver les informations
dont ils ont besoin.
En 1995, après analyse des plumes de l’Ara de Spix encore en liberté,
réalisée dans le but d’en confirmer le sexe (mâle), une femelle captive mais
d’origine sauvage fut relâchée pour qu’elle le rejoigne. Cependant, le mâle sauvage
s’était apparié avec un Ara d'Illiger solitaire, et bien que la femelle
relâchée ait rencontré le mâle, ils ne formèrent pas de couple, peut-être à
cause de l’Ara d’Illiger, et par conséquent la femelle disparut. Quant au mâle,
il n’a plus été revu depuis l'an 2000 et il est probablement mort ;
l’espèce est donc désormais éteinte dans la nature, et ne subsiste plus qu’en
captivité.
L’Ara de Spix figure à l’annexe I de la CITES depuis sa création (cette
annexe I regroupe les espèces dont le statut est si défavorable qu’aucune forme
de commerce n’est acceptable) ; la possession privée de cet ara a même été
prohibée par la loi brésilienne depuis les années 1960, ce qui n’a pas empêché
les derniers spécimens d’aboutir entre les mains des plus riches
collectionneurs du monde. Aucune législation n’a pu par elle-même aider une
espèce aussi convoitée.
Wikipedia
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